Le débrayage entamé dimanche par les200 mécaniciens de la région Ouest de la SNTF -décidé pour exiger la réhabilitation de leurs cinq collègues licenciés a pris fin hier- suite à une réunion qui a regroupé les représentants des cheminots et la direction régionale. Elle s'est sodée par l'éventuelle réintégration à leurs postes, les licenciés pour fautes professionnelles. C'est ce que nous a appris hier, Djamal Benchikhi, membre de la fédération nationale des Cheminots. Selon la même source, la direction régionale a, dans le but d'apaiser les esprits, pris cette décision tout en précisant que les cinq concernés doivent suivre la procédure légale. Or, si l'on s'en tient aux déclarations de la même source le jour même du débrayage, les 5 mécaniciens sont passés devant la commission de discipline qui a pris des sanctions allant de la rétrogradation à l'avertissement. S'agissant de l'activité ferroviaire, elle a été perturbée hier, avec notamment l'annulation de plusieurs départs de court trajet à partir d'Oran, comme celui de 11 heures à destination de Chlef, deux autres sur Aïn Témouchent et Tlemcen. Cette perturbation a été observée également au Centre du pays où le départ du train rapide assurant la liaison Alger-Chlef-Oran a été retardé de 45 mn. Selon les voyageurs rencontrés à leur arrivée à Oran avec plus d'une heure de retard, ce qui était inadmissible pour un train rapide- est sans conteste- les fréquents arrêts inhabituels. Concernant les problèmes de fond qui restent entièrement posés, le syndicaliste qui est également membre de la fédération nationale des cheminots, la question devra faire l'objet d'une réunion avec la direction générale de la SNTF -afin de trouver des solutions aux défaillances -signalées notamment par le personnel mobile de la région Ouest, défaillances ayant trait aux conditions de travail et d'hygiène dans certains dortoirs destinés pour le repos des mécaniciens. C'est le cas de celui de Relizane où les conditions d'hygiène demeurent déplorables, surtout en ces temps de risques de contamination du virus grippal. Cette nouvelle contestation qui a commencé à faire tache d'huile, étant donné que les mécaniciens de la région Centre du pays ont appuyé la protesta par solidarité, n'est que l'expression d'un malaise qui couve au niveau de la compagnie ferroviaire. Et ce n'est qu'un bis-répétita de la grève générale qui a paralysé le 25 mai dernier tout le rail national, à l'appel de leur fédération. Chez les Cheminots, cette action était un premier avertissement -aussi bien pour la direction générale de l'entreprise que les pouvoirs publics- d'où la nécessité d'ouvrir un débat sérieux sur les perspectives du secteur du transport ferroviaire en Algérie, d'autant que toute éventualité de privatisation a été officiellement écartée. Cette question ne concerne pas seulement l'employeur, mais les pouvoirs publics, qui ont mis en place un plan de développement d'envergure, notamment la modernisation du réseau et l'acquisition de nouveaux trains, n'ont rien fait en matière de ressources humaines. Sinon, comment expliquer que les effectifs estimés au début des années 90 à quelques 18.000 agents, ne sont actuellement que 10. 000. Pourtant, la question de l'augmentation des salaires a été tranchée depuis plusieurs années, lorsque la SNTF a confié à un bureau d'étude INDEFOC, une étude portant sur un plan de redressement, notamment en matière de ressources humaines, s'articulant sur une nouvelle classification des postes de travail qui viendrait remplacer celle du statut général du travailleur (SGT), une revalorisation du poste de travail, la gestion des carrières avec des chances de promotion aussi bien en amont qu'en aval. Cette étude a conclu que pour motiver le personnel, une revalorisation salariale de 53% s'impose. Toutefois, le partenaire social n'a revendiqué tout au long des rounds de négociations que 25%, un niveau refusé par l'employeur et qui se limite à 12. Sur ce plan, beaucoup a été fait et les nouveaux salaires entrés en vigueur -depuis septembre dernier -n'ont pas occulté d'autres problèmes laissés en suspens, notamment en matière de conditions de travail et des perspectives de développement du rail national.