Le ministre iranien du Pétrole, Rostam Ghassemi, a écarté hier la tenue prochaine d'une réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) malgré la baisse récente des prix du brut sur les marchés internationaux. Lors de la dernière réunion de l'Opep le 12 décembre 2012, «les membres ont déclaré qu'un prix du baril inférieur à 100 dollars n'était pas équitable et il a été décidé que s'il tombait au-dessous de ce prix, une réunion extraordinaire se tiendrait», a rappelé le ministre lors d'une conférence de presse en marge d'une foire internationale du secteur pétrolier à Téhéran. «Mais comme la prochaine réunion (31 mai) est proche et que le prix du brut n'est pas descendu sous les 100 dollars depuis longtemps, une réunion extraordinaire n'est pas nécessaire et nous discuterons de cette question à la prochaine réunion», a expliqué M. Ghassemi. Jeudi, le ministre vénézuélien de l'Energie et du Pétrole, Rafael Ramirez, a indiqué que les ministres de l'Opep envisageaient de convoquer une réunion extraordinaire pour analyser la chute des prix du brut sur les marchés internationaux. «Nous sommes en train de nous consulter pour savoir si nous allons ou non convoquer une réunion extraordinaire de l'Opep», a-t-il déclaré à la presse. De son coté, le ministre algérien de l'Energie Youcef Yousfi, avait indiqué que le marché mondial du pétrole enregistre un «équilibre» entre l'offre et la demande conduisant à la «stabilité» des cours du pétrole. M. Yousfi a réfuté l'information selon laquelle l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) serait incapable de répondre à la demande mondiale. «Le recul de la demande de brut par les grands pays industriels avait été contrebalancé par la hausse de la consommation des pays émergents, notamment la Chine, l'Inde et le Brésil», a précisé le ministre. «Le marché mondial du pétrole est bien approvisionné et ne souffre d'aucun déséquilibre entre l'offre et la demande», a assuré M. Yousfi, précisant que l'équilibre enregistré actuellement en l'absence de spéculation conduisait à la stabilité des cours du pétrole. L'Opep ne désire pas des prix du pétrole plus élevés, avait estimé avant lui le secrétaire général de l'organisation, Abdallah El-Badri, jugeant par ailleurs que les cours actuels de l'or noir étaient «convenables» tant pour les pays producteurs que consommateurs. Ces déclarations faisaient écho à celles de l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, dont le ministre du pétrole, Ali al-Nouaïmi, avait lui-même jugé fin mars «raisonnable» un prix du brut autour de 100 dollars le baril, comme actuellement. Les 12 membres de l'Opep produisent quelque 35% de l'offre mondiale de brut.