Aucun pays européen n'a daigné répondre à l'invi-tation de l'Association Nationale des Economistes Algériens (ANEA) en vue du colloque scientifique international sur le tourisme qui se tiendra prochainement à Tamanrasset. Pourtant, ce ne sont pas les sollicitations qui ont manqué. D'après le Dr Mohamed Belkacem Bahloul, président de l'ANEA à l'initiative de la manifestation, des invitations ont été envoyées à certains pays européens comme l'Espagne ou l'Italie, qui ont capitalisé de l'expérience dans le domaine du tourisme. En vain. Le colloque sera dépourvu d'interventions d'experts européens, mais également de représentants de l'Organisation mondiale du Tourisme. Ces derniers non plus n'ont pas répondu à l'appel. Qu'à cela ne tienne. Les expériences des pays européens étaient souhaitables, surtout avec un thème aussi important que «le tourisme, source de financement pour lutter contre le sous-développement», mais ce n'est pas tout. Selon M. Belkacem Bahloul, lors d'une conférence de presse hier après-midi au centre de presse d'El Moudjahid, ceci ne diminue en rien l'importance du colloque en question. Des experts dans les domaines, issus notamment de pays arabes voisins seront eux de la partie. L'Egypte, le Maroc, la Tunisie, la Syrie ainsi que le Soudan feront partie des invités de l'Algérie. Cette rencontre se tiendra les 19 et 20 Décembre prochain. Elle aura pour objectif de comparer les expériences -et trouver les causes de la léthargie- que connaît ce domaine dans notre pays. A ce sujet, M. Belkacem Bahloul a insisté sur la participation de la presse -non seulement lors du colloque mais surtout au quotidien- dans le développement constant du tourisme. Vitrine de l'Algérie, la balle serait dans le camp des journalistes qui commentent les changements que connaît le secteur. A eux de promouvoir les portions positives de notre tourisme, interpeler l'opinion publique et les responsables sur ce qui cloche. L'Algérien serait-il xénophobe? Plusieurs autres intervenants ont participé au petit débat qui a eu lieu à cette occasion. Un débat riche en enseignements malgré le nombre réduits de participants. Il a été notamment question de la mentalité des Algériens et leur approche par rapport au tourisme. Une approche très complexe, selon les intervenants, car «l'Algérien a du mal à accepter les étrangers» disaient-ils. Une mentalité qui a changé négativement depuis les années 80, où le tourisme algérien avait encore la cote. Selon les intervenants, les causes de ce rejet de l'autre, ils ne sont pas encore déterminés: décennie noire? Crise économique, méconnaissance de l'autre? Nul ne le sait. Seul certitude, il est désormais indispensable de changer pour mieux appréhender ce secteur oh combien important et générateur de richesse et de développement. Le colloque servira à en discuter. Pour rappel, l'Espagne génèrerait environs 20 milliards de Dollars par an, rien que du secteur du tourisme.