Dr Abderrahmane Mebtoul / Expert International – Economiste 1ère partie L'année 2009 qui se termine a vu les conséquences de la crise d'octobre 2008 qui n'est pas encore terminée, du fait que les deux causes sont encore là : la prédominance de la sphère financière sur la sphère réelle et les distorsions entre les salaires en baisse (chômage) et les profits (non ceux de l'entreprise créatrice de richesses) spéculatifs en hausse comme pour la crise de 1929, mais avec cette différence fondamentale, l'interdépendance plus accrue des économies et la naissance de pays émergents, ce qui fait que la crise est mondiale et que la solution ne peut-être que globale. Or, c'est un élément déterminant de la hausse de la demande des hydrocarbures, l'Algérie exportant 98% de cette rente éphémère. Un autre élément : l'écroulement du prix de cession du gaz sur le marché spot (marché libre) représentant 1/3 des recettes en hydrocarbures, bien que l'Algérie soit régie temporairement par les contrats à moyen terme qui, selon les prévisions des experts, durera entre 4/5 années (nouvelles technologies du gaz et abondance des producteurs) - Donc nous avons eu un impact indirect négatif- sur les recettes en devises de l'Algérie qui ont baissé globalement d'environ 40/45% en 2009 et pour 2010/2014, tout dépendra du cours du pétrole, le prix du gaz lui étant indexé. Autre impact sur la valeur de nos placements à l'étranger en bons de trésor américains, Euros, Livre sterling et Yen ( 70/80% de nos réserves, libellées 40% en dollars, 40% en Euros, 5% en Livre sterling et 5% en Yen ) à la fois du fait du dérapage du dollar (perte de la valeur d'environ 50% depuis 2000 du dollar), la baisse des intérêts pour le dollar et les autres monnaies, les taux directeur des banques centrales allant vers zéro. Mais grâce à cette embellie des cours des hydrocarbures, l'Algérie a procédé -par anticipation- au remboursement de sa dette extérieure qui est actuellement inférieure à 4 milliards de dollars, y compris celle à moyen terme, contre plus de 30 milliards de dollars fin 1999, également sa dette publique intérieure en dinar algérien, évaluée à moins de 700 millions de dinars fin 2009, contre plus de 1.700 milliards de dinars fin 2006. Mais le problème posé ; est-ce que l'on s'est attaqué aux causes de ces dettes ou est-ce un jeu d'écriture grâce aux recettes des hydrocarbures ? Cela a permis également de consacrer 10% du produit intérieur brut aux transferts sociaux dont 1000 milliards de dinars pour la Loi de finances 2010, somme importante, mais dont l'action est mal ciblée et mal gérée, ne permettant pas aux plus défavorisés et aux secteurs inducteurs d'en bénéficier. On assiste, en plus de la solidarité familiale, paradoxalement grâce à la crise du logement (même marmite, même charges), et de la sphère informelle produit de la bureaucratie et des dysfonctionnement des institutions de l'Etat avec comme conséquence l'extension de la corruption, jouant comme soupape de sécurité employant selon la déclaration récente du ministre du Travail entre 25/30% de la population active en 2009, à une cohésion sociale fictive entretenue par une distribution de la rente, n'existant pas d'ailleurs comme nous le verrons par la suite, une véritable politique salariale encourageant le travail et l'intelligence, mais des distributions de rentes à tous les niveaux. Enfin, l'Algérie a des réserves de change d'environ 144 milliards de dollars permettant au rythme des dépenses (importation de biens plus services environ 40 plus 11, soit 51 milliards non- compris les nouveaux investissements projetés sur fonds publics, du fait de la nouvelle politique gouvernementale privilégiant les fonds propres), donc de résister à la conjoncture pendant trois années pour un baril à prix constant (1 Euro= 1,30 dollar) à environ de 70 dollars, du fait qu'il faille tenir compte des recettes additionnelles à ce cours si l'on maintient le rythme des dépenses, surtout l'actuelle mauvaise gestion comme les années 2004/2009.