Tissant des réseaux multiformes de partenariats, Sonatrach a su placer des investissements fiables et à long terme en Afrique. Se targuant d'être les leaders africains, les responsables de Sonatrach affirment de vouloir hisser leur entreprise au rang des multinationales. Focus ! Les pays subsahariens offrent une opportunité géostratégique importante qui peut étayer les ambitions de Sonatrach à être une multinationale et préparer de la sorte l'après-pétrole. Soutenue par le Nepad (Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique), Sonatrach peut désormais concurrencer les grandes compagnies pétrolières mondiales sur leur propre «zone d'influence perpétuelle» : l'Afrique. De la stratégie économique pure à la géostratégie politique complexe, le président de la République a, à travers le Nepad, a pu renforcer la présence de l'Algérie, et notamment Sonatrach, en Afrique. En effet, depuis l'avènement de ce troisième millénaire, la société nationale des hydrocarbures commençait à lorgner l'Afrique subsaharienne. Désormais, la présence de Sonatrach au Niger et au Mali est intéressante, surtout que, pour le moment, tout tend vers l'exploration de nouveaux gisements importants. En effet, après les dernières découvertes du pétrole au Mali par Sonatrach, le premier forage est prévu en mars 2010, avance un haut responsable de l'Autorité pour la promotion de la recherche pétrolière au Mali (AUREP) au Magazine «Jeune Afrique». C'est l'Entreprise nationale algérienne de géophysique (ENAGEO), une des filiales de la SONATRACH, qui a procédé aux sondages sismiques des blocs du bassin de Taoudéni. Pour rappel, l'ENAGEO avait installé un forage à grand diamètre à Foum Elba, en 2008. Aussi, le pétrole malien transitera par l'Algérie via des plates-formes et des pipelines, révèlent les autorités maliennes. D'après eux, le choix de l'Algérie, au détriment du pays voisin la Mauritanie, se justifierait par «le fait que l'Algérie dispose de la compétence et des infrastructures adéquates en matière de la recherche, de l'exploitation et du transport de l'Or noir». Sonatrach a également acquis d'autres marchés d'exploration et d'exploitation au Niger, dont le prometteur projet pétrolier du plateau de Djado. Durant l'été 2005, Sonatrach a passé avec les autorités nigériennes un accord d'exploration sur le bloc de Kafra (près de 23.000 km⊃2;) pour un montant de 30 millions de dollars sur douze ans. Elle a acquis également un nouveau marché sur le bloc de Tasma pour 29 millions de dollars sur neuf ans. Le plus prometteur des blocs, Un celui du plateau du Djado, près de la frontière nigéro-libyenne, selon les estimations géo-sismiques, devrait être également attribué à Sonatrach, apprend-on. Lors d'une visite officielle, effectuée le 23 janvier 2009 à Alger, le ministre algérien de l'Énergie et des Mines, Chakib Khelil, et son homologue nigérien, Mohamed Abdoulahi, ont signé plusieurs accords dans le secteur de l'énergie, ce qui conforte Sonatrach de son expansion vers le Sahel. Ces accords prévoient également des volets pour la formation pour des étudiants nigériens. Le Niger a émis son souhait de participer au projet du Gazoduc Nigal ou TSGP (Transsaharian Gas Pipeline), qui relie les champs gaziers du Nigéria, via le Niger, au grand complexe du GNL d'Arzew. La population locale nigérienne estiment que les retombées économiques pour la population locale ne peuvent être que bénéfiques. L'alimentation en gaz et en électricité- très perturbée aujourd'hui- pourrait être renflouée grâce au gazoduc Nigal. En effet, le Centre et le Nord du Nigeria, comme le grand Sud algérien, bénéficieront -grâce au TSGP- de l'alimentation en cette matière, tandis que le Niger, pays de transit, et les pays limitrophes tels que le Mali et le Burkina Faso, pourront tirer profit du «rapprochement» de cette source d'énergie. Egalement, l'arrivée du gaz naturel dans ces contrées, dépourvues d'infrastructures gazières, favorisera la création de zones économiques viables et propres et, partant, la fixation des populations et la diminution des flux migratoires vers l'Europe, relève-t-on. S'inscrivant dans le cadre du Népad (Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique), le TSGP est par excellence le grand projet d'investissements de Sontarach, de tous les temps. Selon les cahiers des charges du projet, le TSGP, dont la capacité de transport sera de vingt à trente milliards de mètres cubes par an, aura une longueur de 4 128 km, dont 1 037 km au Nigeria, 841 km au Niger et 2 310 km en territoire algérien jusqu'à la côte méditerranéenne, soit le tronçon le plus long. Le gazoduc doit être mis en service en 2015.