Présentée il y a quelques années comme la pierre angulaire de la relance économique, l'opération de restructuration, ou plutôt celle du «maintien sous perfusion des entreprises publiques inefficaces», a montré ses limites. Présentée il y a quelques années comme la pierre angulaire de la relance économique, l'opération de restructuration, ou plutôt celle du «maintien sous perfusion des entreprises publiques inefficaces», a montré ses limites. C'est du moins ce qui ressort d'une rencontre tenue lundi au siège du ministère du Développement Industriel et de la promotion de l'Investissement avec les sociétés de Gestion de Participations de l'Etat (SGP) relevant du secteur. La part du secteur industriel public au PIB en 2013 est inférieure à 1% et n'a contribué qu'à hauteur de 0,9% en termes de création d'emploi, a indiqué le directeur général de la Société d'études économiques et d'analyse financière et de l'évaluation prospective (ECOTIE), Mohamed Azoug. Les mesures d'encouragement, les opérations de mise à niveau et les sommes colossales injectées pour le développement et la modernisation des entreprises industrielles publiques ne semblent pas donner l'effet escompté. Selon Mohamed Azoug, le chiffre d'affaires global des 14 SGP a dépassé les 340 milliards de dinars en 2013, soit une évolution de 18% par rapport à l'année 2012, et une valeur ajoutée en progression de 13%. Il a, toutefois, indiqué que «malheureusement l'excédent public à l'exportation a évolué à un rythme nettement inférieur». Et d'expliquer : «cela en raison de l'évolution assez forte des charges du personnel». Pour ce qui est des effectifs employés au sein de ces SGP et en comptabilisant ceux des entreprises affiliées au ministère de l'Industrie, tel que le groupe GICA, Saidal , la SNTA et la SNVI, le même responsable a fait état de 93.500 emplois à fin 2013, soit une progression « assez modeste » de 1,7%, par rapport à l'année 2012. Ceci dit, ajoute M. Azoug, la croissance des activités des entreprises publiques industrielles peut être qualifiée «d'appréciable», bien qu'elle reste limitée à quelques branches industrielles et plus précisément à nombre restreint d'entreprises. Ce qui a, explique-t-il, influé sur la création de l'emploi. Les investissements réalisés par les entreprises publiques industrielles sont estimé à 37 milliards de dinars en 2013. Une nette amélioration par rapport à 2012 avec pratiquement une évolution de plus de 100%. Mais cet effort demeure insuffisant au vu de l'ampleur et de l'importance des investissements projetés pour la relance de ce secteur pour lequel une enveloppe globale de 739 milliards de dinars a été consacrée, explique-t-il. Dans ce marasme, la situation de certaines entreprises semble, selon le conférencier, très inquiétante. C'est le cas de la SNVI dont les charges du personnel représentent deux fois plus la valeur ajoutée produite l'année dernière, ou encore le groupe Saidal qui voit son chiffre d'affaires en chute de 5% en 2013. Les performances Autre indication, la nationalisation du complexe privé de production d'emballage Tonic Emballage ne semble pas avoir été un bon choix, puisque selon la même source, ce complexe a vu son chiffre d'affaires en baisse en 2013. Il en est de même pour le complexe Gipecspécialisé dans le papier. La montée en puissance de l'entreprise privée Général Emballage, qui fait fonctionner trois unités de production à Béjaïa, Sétif et Oran, explique en partie ce recul. La même situation affecte la SNTA qui n'arrête pas d'enregistrer des pertes. Note de satisfaction cependant, le ciment est parmi les rares secteurs publics qui ont connu des performances en 2013. En effet, les cimenteries publiques ont vu leur chiffre d'affaires et valeur ajoutée progresser respectivement de 14% et de 3% résultant de la forte demande interne en ciment tirée essentiellement par la multiplication des projets de logements et d'infrastructures publiques. Cette performance concerne également le SGP Diprest spécialisée dans les services et les entreprises des travaux de bois. Pour sa part, le nouveau directeur général du secteur public marchant, Ali Oumella, a souligné que les entreprises algériennes rencontrent de grandes difficultés pour mettre en œuvre leurs plans de formation et de développement. Reconnaissant implicitement le marasme, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, a quant à lui déclaré : «Il est clair que nous ne pouvons pas continuer à donner de l'argent aux entreprises publiques». Il a cependant rappelé que l'Etat a dégagé une enveloppe de 10 milliards de dollars pour redynamiser le secteur économique public et le rendre compétitif, et ce, en partenariat avec des entreprises étrangères.