Ce sont des DCI, au nombre de 180 (Dénominations communes internationales) dont l'introduction sur le marché national sera bloquée. Cette liste représente environ 60% de la production nationale. C'est l'équivalent de près de 400 produits répartis selon leurs dosage et posologie. Aussitôt que la décision du Premier ministre a été annoncée, la direction de la pharmacie au ministère de la Santé a pris attache avec plus de 80 fabricants, entre producteurs et conditionneurs locaux. L'objectif recherché à travers cette rencontre est d'évaluer sur le marché, ce qui est fabriqué comme produits pharmaceutiques en Algérie et ce qu'il ne l'est pas. Suite à ces audiences, la direction de la pharmacie a compilé les chiffres et elle est arrivée à établir une première liste. Celle-ci sera consolidée par une deuxième qui verra le jour dans une semaine ou au plus tard 10 jours. La première sera officialisée par un arrêté ministériel que devait signer le ministre le Dr Saïd Barkat la semaine passée. La liste qui viendra en confortement de la première, établie à partir des engagements des uns et des autres, sera affichée, selon le Dr Smadhi Lounès, directeur de la pharmacie au ministère de la Santé dans 15 jours ou trois semaines. La “first list” qui devrait être affichée avant l'Aïd, est composée globalement de 180 dénominations communes internationales (DCI), soit l'équivalent de près de 400 produits répartis selon leur dosage et posologie. Ce qui représente environ 60% de la production nationale. Plus de la moitié sont des produits essentiels. “Cette liste sera suivie d'une autre qui nous permettra de consolider la première. Et la deuxième se veut en fait une copie corrigée et complétée de la première et englobera une trentaine ou une quarantaine de produits fabriqués en Algérie mais partiellement. En termes plus clairs, ce sont des produits qui ne satisfont pas le marché national”, affirme le directeur de la pharmacie pour qui : “Fatalement, on sera amené à compléter la différence par l'importation.” Il est également prévu un autre type d'importation qui cible les produits qui ne figurent ni sur la première liste ni sur la deuxième. Il s'agit de produits qui ne sont pas fabriqués localement. “Pour cette catégorie, nous veillerons à ce que cela ne soit que des produits essentiels et qui ne risquent pas de concurrencer l'outil national”, promet ce responsable. Il faut noter que cette liste n'est pas définitive. “C'est plutôt une liste ouverte à l'élargissement”. Car, selon la même source, à chaque fois qu'un produit est fabriqué localement par un ou plusieurs laboratoires et satisfait le marché, il sera interdit à l'importation. L'écrasante majorité des opérateurs qui a pris part à cette rencontre a signé des engagements pour contribuer à la bonne réussite de l'opération d'interdiction des produits fabriqués localement à l'importation et l'encouragement de la production nationale. Il faut reconnaître que la libéralisation du pays en matière de produits pharmaceutiques, ces quatre dernières années, a nuit énormément à la production nationale. Le prix de revient des produits en Algérie était en effet souvent plus cher qu'un certain nombre de génériques qui ont pénétré le marché national. Une autre liste d'une quarantaine de produits viendra en complément Il est clairement exercé un dumping qui a empêché le produit local de concurrencer les autres. Les opérateurs qui ont un outil de fabrication ont essayé de faire face à cette féroce concurrence. Ceux qui étaient dans la phase de conditionnement, en revanche, n'ont pu évoluer vers la production car, ils ne trouvaient pas leur compte. Pour encourager la jeune industrie pharmaceutique, la direction de la pharmacie au ministère de la Santé et de la Population a établi une première liste de produits qui seront bloqués à l'importation. Une chose est sûre, les pouvoirs publics ne peuvent pas compter à 100% sur la production locale. “Au jour d'aujourd'hui, nous ne pouvons pas compter entièrement sur la production nationale mais ce que nous devons garantir en premier lieu à 100%, c'est la disponibilité du médicament et la prise en charge du malade quelque soit l'événement. C'est la priorité des priorités du gouvernement et celle du ministère”, tient à préciser le Dr Smadhi. Ce responsable avoue que l'Etat ne pouvait pas tabler ainsi sur des industriels qui n'ont pas été à 100% de leurs moyens. “Nous les avons reçus. Nous leur avons demandé quelles sont leurs capacités et celles qu'ils envisagent d'atteindre réellement pour honorer le marché”, souligne le Dr Smadhi. Les OTC sont des médicaments qui peuvent être achetés sans ordonnance. Ils correspondent à tous les produits présentant des appellations ou des caractéristiques “médicamenteuses”, à savoir tous les produits qui ont pour fonction de traiter ou de prévenir une maladie, ou bien qui affectent la structure ou les fonctions du corps humain.