«Les investissements directs étrangers représentent une part relativement faible de l'investissement total en Algérie» souligne ANIMA, un réseau qui réunit une quarantaine d'agences gouvernementales et réseaux internationaux du pourtour méditerranéen, dans une étude sur « la carte des investissements en Méditerranée », publiée le 21 janvier dernier, qualifiant la politique d'attraction des investissements étrangers en Algérie, de «position ambivalente». Le document, sur la carte des investissements en Méditerranée, souligne que compte-tenu de leur importance pour le transfert de technologie et l'amélioration des capacités d'innovation, une politique spécifique avait été définie dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle. Reconnaissant le rôle déterminant des IDE pour la compétitivité et la croissance du pays, «les autorités ne souhaitaient pas leur accorder un traitement privilégié par rapport aux investisseurs nationaux, jugés indispensables à la pérennité de l'économie». La diffusion technologique nécessitant l'ancrage des investissements directs étrangers dans le tissu national, le gouvernement avait choisi d'axer son intervention sur le développement: de partenariat entre les entreprises nationales et étrangères, de contrats de sous-traitance entre filiales de groupes transnationaux implantés en Algérie et les petites et moyennes entreprises locales, de liaisons aval principalement dans les secteurs à forte intensité énergétique, de programmes de formation dans les nouvelles techniques ou dans les nouveaux métiers par des entreprises étrangères. «Présenté en mai 2009, le nouveau plan d'action a durci cette position», souligne le document. Les entreprises étrangères se voient obligées de céder à des partenaires locaux 51% de leur participation dans les investissements en Algérie et 30% du capital des sociétés d'importations. Cette décision confirme les annonces de durcissement de la réglementation sur les investissements étrangers faites en 2008, qui comportaient en outre : l'obligation de réinvestir sur place les bénéfices générés par les exonérations d'impôts, le droit de préemption de l'Etat sur les cessions d'actifs détenus par les investisseurs étrangers, l'imposition spécifique de plus-values de cession d'actions et de parts sociales par des non résidants, le remplacement du régime de concession de terrains publics transformables en cession au bout de 2 ans par la concession permanente… ANIMA indique, par ailleurs, que le gouvernement a également modifié le régime d'importations (obligation d'un partenaire local, interdiction d'importation de véhicules d'occasion…). Pour protéger la production locale et éviter une trop forte croissance de la facture pharmaceutique, il a interdit l'importation de près de 400 médicaments pouvant être produits sur place. «Ces décisions ne sont pas neutres pour l'activité des investisseurs », estime ANIMA. Néanmoins, souligne le rapport, les mesures prévues d'encouragement de l'investissement -ne manquent pas de présenter un intérêt certain pour les investisseurs étrangers-, notamment celles portant sur l'amélioration de l'environnement des affaires, le fonctionnement de l'agence nationale de développement de l'investissement, la simplification des procédures douanières, la fiscalité, le marché du travail et surtout la création de zones industrielles de développement intégré». Dans le même document, «Anima» publie une cartographie des secteurs stratégiques : les hydrocarbures, la pétrochimie et les engrais, l'énergie et mines, l'agriculture, la métallurgie, la sidérurgie, les matériaux de construction, l'agroalimentaire et les médicaments.