Alors que le ministère de l'Habitat a lancé une opération de révision des plans directeurs d'aménagements urbains (PDAU) au niveau national, à Oran, des plans d'occupation de sol (POS) demeurent encre sur papier. La plus grande commune du pays, Oran, n'est plus un exemple, loin s'en faut, de l'aménagement urbain. Des actes d'urbanisme bloqués, épuisement injustifié des réserves foncières à vocation industrielle, détournement des espaces verts, construction sans permis de construire, bidonvilisation de la ville… sont entre autres les signes probants d'une mauvaise gouvernance du foncier. Face à cette situation, la relance des plans d'occupation des sols -en souffrance depuis plusieurs années- devient une urgence incontournable, estiment des urbanistes locaux. D'ailleurs, cette question sera à l'ordre du jour de la prochaine session APW, selon des sources municipales. «La relance des POS doit constituer une priorité pour les responsables de la commune et de la wilaya, principalement les responsables en charge de l'urbanisme à Oran», indique un urbaniste responsable de l'Exécutif communal, qui souligne que des discussions sont en cours avec les élus de l'APW pour inciter les responsables concernés à activer la relance. Des sources proches des services techniques de la commune indiquent qu'une réunion regroupant l'ensemble des services concernés de la commune, les représentants des bureaux d'études et de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) de la wilaya, s'est tenue il y a quelques jours en vue du lancement des POS en suspens. Cette rencontre a été une occasion pour dresser un état des lieux des POS déjà approuvés, ceux qui ont été lancés et ceux qui ont été suspendus. A l'issue de cette présentation, le constat a révélé que certains POS sont à l'arrêt pour des raisons liées à des pièces juridiques, alors que d'autres POS attendent depuis plusieurs mois l'avis de la wilaya. Au vu de l'importance de ces POS, en tant qu'instruments d'urbanisme permettant la gestion de l'espace, il est impératif que ces POS soient approuvés, même s'il y a quelques insuffisances, ceci pour pouvoir maîtriser la gestion des espaces par le biais des actes d'urbanisme. L'urgence est dictée par le nombre important de terrains acquis au niveau de ces POS et sur lesquels des projets immobiliers et autres sont érigés et qui s'avèrent difficiles à maîtriser. «C'est un véritable problème qui se pose, car ces acquéreurs, en l'absence d'un POS, ne sont pas tenus par des contraintes d'ordre urbanistiques tels le respect de la hauteur et des alignements, entre autres», précise notre source. Sur les 26 POS, vingt ont été lancés et six autres attendent depuis plusieurs années des enveloppes financières pour leur lancement. Sur la vingtaine de POS lancés, six ont été approuvés et plus d'une douzaine sont toujours suspendus pour les raisons suscitées. Pour débloquer cette situation, il a été décidé de soumettre les dossiers des POS bloqués pour des raisons juridiques à l'approbation de l'Assemblée. Pour ceux bloqués pour avis de la wilaya, des démarches ont été entreprises auprès de la wilaya pour accélérer le processus de leur lancement, mais jusqu'à présent, la situation demeure inchangée.