Les PME ne cessent de se développer en Algérie, selon les responsables. Sur le terrain économique, les PME n'absorbent pas le chômage et ne donnent pas une opportunité aux jeunes pour concrétiser leurs idées et faire valoir leur créativité. 10,5 est le taux de croissance des PME, de ces dernières années, selon Mustapha Benbada, le ministre du secteur. Ce dernier impute cet essor «phénoménal» à «l'amélioration de l'environnement économique en général. Il a eu un impact positif sur le développement de ces entreprises, et ce, par le biais d'un important investissement public ainsi que des mesures administratives qui ont permis l'allégement des pressions fiscales». Le ministre se targue de cette avancée spectaculaire des PME qui avaient atteint «455.000 entreprises à la fin de l'année écoulée contre 180.000 en 2001». Mais un autre son de cloche émane des observateurs externes qui critiquent ces chiffres avancés. Ils expliquent «qu'il s'agit d'un bilan total qui ne prend pas en considération les PME qui ont mis la clé sous le paillasson. En effet, beaucoup de ces PME ont déposé leur bilan. Les PME livrées à elles-mêmes Selon Réda Hamiani, le chef du Forum des chefs d'entreprise (FCE), expliquait que «les jeunes créateurs d'entreprise sont livrés à eux-mêmes, ce qui explique leurs disparition pure et simple, après quelques années d'exercice». Et de renchérir : «cela fait 30 ans que nous sommes dans une période dite de réformes caractérisée par la création de 30 mille entreprises par an et la disparition de 6 mille par an, il nous faudra encore plus de 30 ans pour avoir le double du nombre actuel des PME/PMI et réaliser l'intégration et la diversification économique». Le talon d'Achille des PME algériennes est le management des potentialités humaines qui, de l'avis de la vaste majorité des spécialistes, est le facteur-clé de succès numéro un des performances d'entreprise. Aussi, la mise à niveau de la fonction ressources humaines est centrale. C'est le facteur-clé du succès de toute performance enviable. Dans le même ordre d'idées, il faut que les responsables suscitent -chez les jeunes de toutes catégories- de s'intéresser à lancer leur propre affaire. La plupart de la jeunesse est dissuadée par la bureaucratie des organismes de soutiens et de facilitations. Si la volonté apparente du ministre parait saine, les antennes wilayales du département de Mustapha Benbada ne suivent pas. C'est un constat. Pour sensibiliser ces jeunes, Mustapha Benbada a indiqué qu'une caravane nationale pour les jeunes entrepreneurs, animée par des experts, allait être lancée dans le but de sensibiliser à l'importance de l'entrepreunariat au niveau national, Le projet vise, a-t-il dit, le contact avec les jeunes intéressés. «Le cartable du jeunes entrepreneur» contenant des brochures relatives aux informations nécessaires à l'établissement d'un projet sera distribué durant cet évènement, a-t-il ajouté. Au sujet du 5ème colloque arabe de la Petite et Moyenne Industrie prévu le semaine prochaine à Alger, le ministre a indiqué que la rencontre représentait une opportunité pour établir un plan d'action arabe et élaborer une approche de la coopération arabe dans le domaine institutionnel s'agissant de législation, d'organisation et d'investissement, et ce, en vue de valoriser les capacités humaines, naturelles et financières des marchés arabes. La rencontre sera organisée par le ministère en collaboration avec l'Organisation arabe pour le développement industriel et la métallurgie et la Banque Islamique de Développement. Elle connaîtra la participation de responsables et décideurs ainsi que 50 experts arabes représentant dix pays ayant jusqu'à présent confirmé leur participation. La rencontre, a-t-il ajouté, est à même de contribuer à la promotion du rôle de ce secteur pour développer l'économie de pays, car les autorités aspirent à une économie alternative aux hydrocarbures -en passant- par les PMI.