Toutes les organisations patronales ainsi que le gouvernement et les institutions insistent sur les vertus de la densification du secteur industriel du pays. Faut-il attendre 30 ans pour que l'Algérie parvienne à créer un million de PME? Certainement pas, si l'on se réfère aux avis des différents acteurs économiques qui ne cessent d'avancer des idées pour dynamiser ce secteur. Pratiquement, toutes les organisations patronales ainsi que le gouvernement et les institutions internationales insistent sur les vertus de la densification du secteur industriel du pays. Il s'agit de répondre d'abord aux exigences des citoyens afin d'accéder aux divers produits et de créer de nouveaux postes d'emploi. C'est à travers ce dernier procédé que les citoyens pourront améliorer leur pouvoir d'achat. Ce qui, par ricochet, permettrait la circulation des marchandises. Pour l'instant, seulement 30.000 PME sont créées chaque année tandis que 6000 d'entre elles disparaissent dans le même laps de temps. C'est très peu comparativement à d'autres pays comme l'Italie qui en tire l'essentiel de sa croissance. Le tissu de la PME représente un facteur d'intérêt pour les acteurs économiques, car il est attendu de lui qu'il puisse réduire le taux de dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et d'en faire un facteur de croissance. La PME est aussi appelée à constituer une source non négligeable pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures qui ne sont actuellement que de 2%. Malgré ces divers avantages, la PME continue de connaître des difficultés pour se poser en moteur de la croissance. La tradition est plutôt de voir les grands mastodontes à l'exemple de Sonatrach et les entreprises du secteur sidérurgique comme pourvoyeurs d'emplois. Les facilitations financières et administratives sont loin alors d'être accordées aux PME et les patrons ne cessent de lancer des appels pour inverser cette tendance. Il y a deux ans, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) avait même déclaré que la création d'une banque pour la PME était nécessaire. Il est appuyé dans cette quête par le président du Conseil national consultatif de la PME, Zaïm Bensaci, puis par le ministre de la PME, Mustapha Benbada. Les autorités n'ont jamais répondu favorablement à cet appel. Le FCE compte même aborder l'ensemble des problèmes liés à ce secteur lors d'une prochaine rencontre avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Dans l'intervalle, c'est la création de structures d'accompagnement et de suivi des PME qui est privilégiée avec des antennes dans chaque wilaya. L'action sera dirigée essentiellement vers les jeunes désirant créer leurs propres entreprises. La Caisse nationale d'assurance chômage et l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes ont déjà entamé des initiatives dans ce sens. Il est constaté que le taux de mortalité des PME est de 30% lors de la première année de création et il s'agit surtout de ne pas atteindre des taux plus alarmants. Il est effectivement admis que la disparition des entreprises n'est pas le mal le plus absolu dans une économie si d'autres se créent en même temps. C'est d'ailleurs l'un des objectifs assignés à l'Andi qui accentue, depuis quelque temps, le rythme d'ouverture des guichets uniques pour rapprocher davantage les différents services du chef d'entreprise. De nombreux problèmes liés à l'entreprise seront au coeur des débats d'aujourd'hui lors du forum de la PME au Maghreb et auquel assistera le ministre des Finances, Karim Djoudi. Au moment où le FMI annonce que l'Afrique va entrer dans un cycle de récession, il n'est pas inutile pour l'Algérie de réfléchir à d'autres voies hormis les recettes des exportations des hydrocarbures pour booster sa croissance.