La production nationale de bois a chuté de moitié durant l'année écoulée comparativement à 2008, a révélé hier matin le sous-directeur de la gestion et de la police forestière, Mouloud Lokmane. Elle a atteint seulement 98.000 quintaux en 2009. La chute libre de la production nationale est justifiée par trois facteurs : la situation sécuritaire, les incendies et le vieillissement de la ressource. La production d'Alfa a connu aussi une baisse sévère pour passer de 17.000 tonnes en 2008 à 850 tonnes en 2009. La cause est le manque de main d'œuvre pour la cueillette. «L'alfa se trouve dans des zones sévères. Il y a un déficit chronique en matière de main d'œuvre. L'arrachage de cette herbe est un travail pénible et les salaires ne suivent pas», explique le même responsable sur les ondes de la chaîne III. Il a annoncé à ce propos un projet destiné à utiliser la main d'œuvre pénitentiaire pour l'arrachage de l'alfa. Pour contenir cette chute libre de la production nationale la DGF est chargée de chapeauter le plan national de reboisement (PNR) pour la réhabilitation de 350.000 hectares de forêts. «Le PNR va toucher 24 wilayas du pays et s'étalera sur 20 ans. Il concernera la réhabilitation de tous les produits forestiers. Pour la nappe alfatière nous avons engagé une étude pour préserver cette ressource», a-t-il déclaré. Parmi les premiers objectifs du PNR est la réhabilitation du chêne-liège qui constitue une ressource stratégique pour le pays du fait de ses multiples usages (parquet, isolation thermique, bouchons). «Nos efforts sont axés sur la protection de nos massifs soumis à l'érosion plutôt que sur le problème de la production. L'objectif est de protéger nos sols contre la désertification, comme avec le barrage vert», précise le même responsable. Il a estimé ainsi que le potentiel forestier reste insuffisant par rapport à la demande nationale tout en soulignant que nos forêts sont plutôt de nature protectrice et non productrice. L'Algérie recours à l'importation de bois pour satisfaire sa demande. La facture de nos importations du bois ne cesse d'augmenter d'année en année en raison de la hausse de la demande nationale notamment pour le bois à usage de construction. Elle est estimée aujourd'hui à 300 millions de dollars /an. L'intervenant a aussi révélé que la police forestière a dressé durant l'année dernière 3.100 PV pour différents délits (packages excessifs, coupes illicites…), dont 337 ont abouti.