Pour cette campagne 2007, qui a débuté hier, la différence est de taille par rapport aux années précédentes. La production attendue sera limitée à la moitié de celle réalisée l'année écoulée. Cette chute estimée à 50% est justifiée, selon Amamra Mohamed, premier responsable de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Aïn Témouchent, par la faible pluviométrie enregistrée dans la région et qui a engendré l'apparition de certaines maladies dont le mildiou et l'oïdium, qui ont influé négativement sur la floraison. Aussi, l'arrachage massif de quelque 500 ha de vignobles, principalement le cépage, dû certainement à la mévente de la production de l'année précédente et qui a donné lieu à une levée de boucliers de la part des producteurs dont la presse en a fait un large écho, demeure l'autre raison qui a provoqué cette chute ramenant ainsi les estimations de la production à 140 000 quintaux attendue. L'autre raison avancée de cette chute de production, avancée par notre interlocuteur, demeure bien sûr l'absence de moyens financiers pour l'entretien du vignoble comme le traitement et les travaux du sol ainsi que la taille et le suivi technique en raison des difficultés financières éprouvées par l'agriculture qui n'ont pas encore été régularisées sur la production de l'année écoulée. Même si le président de la Chambre d'agriculture considère cette campagne des vendanges comme normale, il n'en demeure pas moins que pour cette année, et c'est une première dans les annales de la viticulture dans la wilaya de Aïn Témouchent, l'ONCV historique ne sera pas de la partie dans la mesure où seuls les transformateurs privés accapareront les 140 000 quintaux. Selon M. Amamra, ce sont les viticulteurs qui ont provoqué cette exclusion de l'office dans la mesure où ces derniers exigent d'abord de l'ONCV qu'elle régularise leur situation de l'année écoulée sachant que le prix proposé au quintal, qui était de l'ordre de 700 DA, était largement inférieur à celui proposé par les autres transformateurs, soit 1 200 DA/quintal. “Ce n'est qu'à ce prix que les viticulteurs accepteront l'entrée en lice de l'ONCV et je pense que l'ONCV a les moyens financiers pour le faire.” Mais, d'après nos précédentes rencontres avec le directeur de l'ONCV, la politique de celle-ci est tout autre dans la mesure où elle est basée sur des exigences strictement commerciales et concurrentielles où la qualité du vin est le maître mot. Seuls les cépages dits nobles (le pinot noir, le syrah, le cabernet…) sont acceptés ; ils donnent une meilleure qualité de vin et peuvent constituer un attrait pour les négociants étrangers. Les viticulteurs devront se résigner à accepter ces exigences qui leur permettront de garantir l'avenir du vignoble en Algérie pour peu que leurs efforts soient soutenus par l'Etat à travers ses différents fonds. Seulement, malgré l'absence de l'ONCV, le problème de la prise en charge de la production ne se pose pas ayant été cerné lors des deux importantes réunions au niveau de la coopérative des viticulteurs COOPVIT et au niveau du siège de la DSA. Ainsi, pas moins de 5 transformateurs privés sont entrés en lice. Il s'agit de la GCO, VDO, Soval, Sarl Iberia, Sarl Ould Kadi ainsi que la COOPVIT qui se sont engagés à prendre la production de cette campagne. En effet, en récupérant pas moins de 5 caves appartenant à la coopérative des viticulteurs, la GCO, vient ainsi de prendre la relève de l'ONCV. Aussi, à la lumière de la réunion qui s'est ténue au niveau de la DSA sous l'égide de la profession, il a été convenu que le déclenchement de cette campagne de vendanges sera généralisée à toute la wilaya dès ce samedi, sachant qu'au niveau du littoral, qui est une zone précoce, la campagne a débuté il y a une semaine aux fins de pieds de cuves et se déroule ainsi dans de bonnes conditions dans la mesure où le spectre de la mévente vécu par les viticulteurs lors des précédentes campagnes s'éloigne. Enfin, M. Amamra, en sa qualité de représentant légitime de la profession, émet le souhait d'une hausse des prix du quintal de raisins destiné à la transformation par les pouvoirs publics sachant que l'opération d'envergure portant sur la reconstitution du vignoble dans la wilaya de Aïn Témouchent a contribué positivement à la lutte contre la sécheresse puisque la facture du fonds des calamités naturelles portant sur le remboursement des indemnités à la suite des sécheresses a été réduite à sa plus simple expression. Cette hausse de prix peut être provoquée sur le plan de la fiscalité avec la diminution de la taxe sur la transformation des vins fixée actuellement à 4 000 DA l'hectolitre. M. Laradj