Le Premier ministre a commenté les instructions concernant les investissements étrangers en Algérie tout en soutenant que le pays se dirige «résolument» vers l'économie du marché. En effet, lors du débat général sur le plan d'action du gouvernement pour le prochain quinquennat, Ahmed Ouyahia a confirmé le «bien-fondé» de la décision d'obliger les sociétés étrangères qui veulent activer dans le domaine du commerce en Algérie, à ouvrir à hauteur de 30%, leurs capitaux, expliquant qu'il s'agit de combattre l'économie de bazar et protéger la production nationale. Il a, dans ce même cadre, assuré que l'Algérie ne reviendra pas sur ses engagements économiques internationaux, notamment en ce qui concerne l'accord d'association avec l'Union européenne et celui portant création de la zone arabe de libre-échange ou encore son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a indiqué que l'Algérie se dirige résolument vers l'économie de marché, «un choix incontournable», mais «qui n'est pas synonyme d'abandon d'entreprises publiques». Celles-ci continueront de bénéficier du soutien de l'Etat», a-t-il rassuré. M. Ouyahia a réitéré, par ailleurs, l'engagement du gouvernement à réaliser tous les projets inscrits au titre du programme présidentiel pour le prochain quinquennat 2009-2014. Dans ses réponses aux interrogations des députés, il a assuré que le pays dispose de ressources financières «suffisantes» à même de mener à terme l'ensemble de ces projets, précisant que «notre pays est à l'abri de la crise économique mondiale». «Le gouvernement veillera à la mise en œuvre du programme du président de la République et s'acquittera de sa mission pour prouver au peuple algérien que la confiance qu'il a placée en le président Bouteflika était un choix approprié», a-t-il souligné devant les députés. Après avoir rappelé que le programme quinquennal (2004-2009) a été réalisé «en dépit des doutes qui ont été émis par certaines parties», M. Ouyahia a indiqué que le gouvernement a veillé à ce que les chiffres contenus dans le programme du président de la République, soient maintenus dans le plan d'action, soulignant que le programme détaillé par secteurs sera élaboré ultérieurement dans le cadre de la loi de Finances. «L'objectif est de concrétiser les résultats de ce programme sur le terrain et, par la même, de resserrer les rangs des Algériens et consolider le pluralisme démocratique en Algérie», a-t-il dit, ajoutant que cette démarche «nous permettrait d'assimiler la véritable signification de cette démocratie, celle d'une véritable confrontation entre idées et programmes». Pour le prochain quinquennat, M. Ouyahia a assuré qu'un million de logements inscrits au programme présidentiel, seront attribués avant mars 2014. «C'est dire que le défi est à la portée de l'Algérie», a-t-il soutenu. Concernant l'emploi, le Premier ministre s'est montré également très optimiste en faisant un parallèle avec le programme de développement 2004-2009 qui prévoyait la création de deux millions de postes. Or, au 31 décembre 2008 toujours, 4,270 millions d'emplois ont été créés dont 2,120 millions dans l'administration, l'agriculture et notamment à travers l'octroi de microcrédits. En outre, sur les 100.000 PME que le président de la République s'était engagé à créer en 2004, 120.000 entreprises ont vu le jour, a déclaré M. Ouyahia dans sa réponse aux députés. Participation de la société dans la réconciliation nationale S'agissant de la réconciliation nationale, il a plaidé pour la nécessaire participation de toutes les catégories de la société à la promotion de cette démarche pour qu'elle soit «globale», tout en respectant les droits des citoyens. Il s'est engagé, dans ce sens, à élargir et à approfondir la réconciliation à travers le développement social, la promotion des droits sociaux, la cohésion du peuple autour de son identité et la concrétisation de la démocratie. M. Ouyahia a réaffirmé la volonté et la mobilisation de l'Etat pour éliminer le terrorisme tout en laissant la porte ouverte à tous ceux qui veulent retrouver le droit chemin et réintégrer la société. Concernant la question des victimes du terrorisme, M. Ouyahia a affirmé que l'Etat «continue» de prendre en charge cette catégorie de personnes. Il a, dans ce contexte, présenté les «excuses» du gouvernement aux éléments du service national blessés dans la lutte contre le terrorisme, pour son «manquement à leur égard», leur promettant de «régler leurs problèmes dans les mois à venir». Le Premier ministre a, en outre, affirmé que l'Etat prendra en charge les éléments des groupes de légitime-défense (GLD) en leur prêtant assistance et en assurant leur avenir. A propos des familles des victimes de la tragédie nationale, il s'est engagé à prendre en charge ce dossier qu'il a qualifié de «lourd», précisant que l'Etat a traité près de 80%» des cas. L'administration doit suivre ses procédures, mais elle a reçu des instructions pour alléger celles-ci, dans le respect des lois et décrets et du suivi du traitement de cette question selon la liste nominative établie, a encore souligné le Premier ministre.