Le groupe BCR (Entreprise nationale de production de boulonnerie, coutellerie et robinetterie), dont le siège social se trouve à Sétif, ambitionne d'atteindre, à l'horizon 2014, un taux annuel de croissance de 10%, selon son président-directeur général, Mohamed-El Hadi Louadfel. Ce résultat est sous-tendu par l'augmentation attendue du chiffre d'affaires, actuellement de l'ordre de 2,4 milliards de dinars, et qui devrait croître de 1 milliard de dinars au terme des 4 prochaines années, selon ce dirigeant. En dépit des assauts dévastateurs de la crise économique, de la contrefaçon et la «vague de fond» provoquée par la vertigineuse dévaluation du dinar, BCR a su faire face aux retombées de la période «noire» du pays. L'entreprise qui s'est adaptée avec succès aux changements radicaux qui ont bousculé le monde économique, en Algérie et ailleurs, était en même temps appelée à résister à la mainmise des opérateurs asiatiques qui ont promis de ne laisser de ce groupe purement algérien que son «sigle en or». Bien renseignés sur les réalités nationales, les concurrents, des contrefacteurs chinois notamment, ont touché au point faible des Algériens: leur poche. Ces «fabricateurs faussaires» usent de matières de bas de gamme et imitent le produit BCR, proposé à des prix défiant toute concurrence. Ces faux produits font perdre à BCR quelque 500 millions de DA chaque année. De quoi soulager l'entreprise d'une dette qui ne cesse de perturber son cycle de développement. Les responsables de cette SPA tentent de remédier au spectre de la contrefaçon par la création d'une nouvelle filiale pour la commercialisation de ses produits qui vient d'être mise en service à Sétif-ville. La BCR qui n'a jamais mis en place de plan social - ce qui constitue en soi une vraie performance - a su comment gérer ses effectifs actifs dont le nombre a néanmoins baissé de 2130 agents en 1996 à 1230 en 2008. «On n'a jamais mis quelqu'un à la porte et on est toujours debout», a indiqué M.Louadfel. Le marché de la sous-traitance dans les domaines de la charpente métallique, des chemins de fer, du logement, dans des structures de l'armée et dans les hôpitaux lui offre une bouffée d'oxygène, mais les besoins en argent frais de l'entreprise sont estimés à quelque 985 millions de dinars, sans compter sa dette évaluée à 3 milliards de dinars. Les responsables de la BCR souhaitent aujourd'hui une «décision politique» des pouvoirs publics, à même de «sauver définitivement» leur entreprise de l'asphyxie financière même si l'avenir du groupe est «loin d'être en danger». Dans ce contexte, M.Louadfel a indiqué que le plan de développement 2010-2014 devrait être validé par l'Etat après examen par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) du dossier de relance. Cette machine industrielle, qui fabrique annuellement, entre autres, 8000 tonnes de boulonnerie et 1600 tonnes de robinetterie, en plus de la réalisation de 28 millions de pièces au moyen d'un seul poste, semble se tourner vers le partenariat. A ce propos, des discussions étaient en cours avec «un opérateur espagnol qui désirerait s'allier au groupe».