Comment peut-on protéger notre pays des attaques cybernétiques de gouvernements, de bandes de crime organisé et/ou d'individus malveillants ? Telle est la problématique de la conférence organisée hier à Alger par la société de sécurité des réseaux informatiques (SSRI). A l'unanimité, les intervenants ont déclaré qu'il s'agit donc d'une question de «sécurité nationale». Avec notre arsenal juridique «archaïque» et nos systèmes de défense surannés, la sécurité nationale est…en danger. Le président directeur général de Abdelaziz Derdouri, a souligné, lors de cette conférence, présentée au siège de l'agence Algérie presse service (APS), que «les cibles privilégiées des attaques sont les TIC (38%), les institutions gouvernementales (22%) et les banques et institutions financières (21%)». Le dernier rapport de la compagnie McAfee a relevé que 140 gouvernements ont acquis des programmes pour utiliser l'Internet comme une arme de combat. La situation a donc mis son warning ! Aussi, alors que les USA ont promulgué sept lois dans ce domaine, entre 2009 et 2010, l'Algérie, n'a adopté qu'une seule loi contre la cybercriminalité, en août 2009, qui, selon le directeur du SSRI, «reste incomplète et ne couvre pas le volet de cyber sécurité». Sous d'autres cieux, le cadre juridique censé gérer la sécurité sur Internet est en perpétuelles mutations. Quant à la coopération internationale dans ce domaine, elle reste « sous dimensionnée », et, les perspectives d'aboutir à un accord international en matière de cyber sécurité paraissent «lointaines», selon le même responsable. Le directeur général de l'APS, Nacer Mehal, a, de son côté, mis en exergue la nécessité d'ouvrir un «grand débat» autour de la question de la cyber sécurité. «Cette question de cyber sécurité concerne toutes les entreprises et institutions nationales et le débat autour de cette question doit interpeller tout ceux dont le travail est lié à l'informatique et à l'utilisation des TIC», a-t-il souligné. 1000 milliards de dollars : préjudice de la cybercriminalité en 2008 Le même directeur a noté que «l'impact financier des intrusions informatiques dans le monde s'élevait en 2008 à plus de 1000 milliards de dollars», soulignant que «138 compagnies américaines ont perdu 54 milliards de dollars en 2009 en raison de ces attaques». Et de relever qu'«aujourd'hui, la cybercriminalité est plus lucrative que le trafic de drogue». En outre, l'intervenant a expliqué que le commerce (achat/vente sur Internet) génère annuellement plus de 150 milliards de dollars aux Etats-Unis et une interruption d'un jour peut coûter 425 millions de dollars de pertes.