La méditerranée n'est plus une priorité européenne ? La question inquiète, et en premier lieu les élus et responsables des collectivités locales des deux rives. L'Europe doit finaliser en 2011 le budget de sa politique de voisinage 2014-2020 MEDITERRANEE et depuis plusieurs mois, la crise économique ou encore les problèmes de soutien à l'euro ont logiquement donné la priorité aux problèmes financiers et à l'emploi, mais relégué à l'arrière plan le partenariat euro méditerranéen. La relance de ce partenariat pourrait passer par une plus étroite collaboration avec les élus locaux, ont estimé les représentants d'une soixantaine de collectivités (gouvernorats, régions, villes, départements…) des pays du pourtour de la Méditerranée, réunis lundi 3 mai 2010 à Barcelone à l'occasion du 2ème Forum des autorités régionales et locales de la Méditerranée. Intervenant un mois avant le prochain sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) qui se tiendra à Barcelone, cette réunion voulait dresser un bilan de ce qui a été réalisé depuis le lancement de l'UPM à Paris en juillet 2008 et finaliser une déclaration commune à destination des chefs d'Etat de l'UPM afin d'insister sur l'importance du partenariat euro méditerranéen. Car faute de moyens et de réelle volonté politique, ce partenariat est aujourd'hui menacé, assure Michel Vauzelle, vice président de l'Assemblée régionale et locale euro méditerranéenne (ARLEM) et président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (France). Les élus locaux souhaitent « que cette conférence de Barcelone débouche sur quelque chose de solide, c'est-à-dire qu'il y ait des moyens et non pas simplement des déclarations d'intentions », insiste-t-il. « Si les moyens existent pour les banques pourquoi n'existeraient-ils pas pour nos peuples et nos peuples frères du sud ? ». Selon lui, le risque d'une nouvelle déception des pays du sud et de l'est de la Méditerranée est à nouveau très fort et pourrait remettre en cause la stratégie de l'UPM. Pourtant, les élus du pourtour méditerranéen estiment que les projets prioritaires de l'UPM offrent de nombreuses possibilités pour la participation des autorités locales et régionales et « leur implication en amont du processus est certainement une des garanties pour atteindre les résultats attendus ». Ils veulent ainsi être étroitement associés aux négociations sur « la future politique de voisinage de l'Union européenne (UE) qui constituera le cadre politique et budgétaire des relations euro méditerranéennes pour la période 2014-2020 ».