Ce sont finalement les cheminots qui ont eu le dernier mot dans le conflit qui les opposait à leur direction de la SNTF. Apres 8 jours de grève, pendant lesquelles les chemins de fer ont été totalement paralysés, un accord a été signé lundi en fin d'après midi entre la fédération nationale des cheminots et la direction de la STNF, portant entre autres augmentation de certaines indemnités comme demandé par les travailleurs. Selon M.Dekhli, directeur des ressources humaines au niveau de la compagnie des chemins de fer, l'intervention du ministre des transports au cours de la semaine a été déterminante pour le règlement du conflit. En effet, selon ce responsable, le ministre a instruit la SNTF à entamer les négociations en vue d'un accord. Une instruction imposée par la situation de paralysie du transport ferroviaire qui prévalait, et qui appelle à l'attribution par les pouvoirs publics d'une enveloppe financière « conséquente » afin de couvrir les augmentations sur lesquels se sont mises d'accords les parties en conflit. Surtout qu'une semaine auparavant, M.Dekhli avait ressassé à qui voulait l'entendre l'incapacité de son entreprise à procéder a de quelconques largesses que ce soit. Pour ce qui est des augmentations accordées, il s'agit concrètement de la revalorisation de trois indemnités : la prime de transport qui passe de 900DA à 1100 DA, celle de salaire unique (de 600 DA elle est augmentée à 800 DA) ainsi que l'augmentation du nombre de mois de salaire octroyés au départ à la retraite a 18 au lieu de 15 mois, ceci après 32 ans de bons et loyaux services. Par la même, la SNTF à procédé a une revalorisation de l'indice de prime de rendement au kilomètre pour son personnel roulant. Enfin, et ce sera sûrement l'avancée la plus importante dans ce conflit, l'article 52 de la convention collective, qui stipule la réévaluation du salaire de base au SNMG, sera finalement appliqué dés le mois en cours avec un effet rétroactif à janvier dernier. L'augmentation serait de l'ordre de 20% selon la SNTF et tous les cheminots dont le salaire de base était jusque là inférieur à 15.000DA en bénéficieront. Ils seraient quelques 9.200 travailleurs concernés. Les mises en demeure appliquées et les salaires ponctionnés Lors d'un point de presse tenu hier après midi au niveau de la direction nationale de la SNTF, M.Dekhli a réitéré l'intention de son entreprise à appliquer la procédure légale, en termes de ponctions sur les salaires application des mises en demeure des grévistes malgré le dénouement du conflit. Ceci en présence de deux représentants de la fédération nationale des cheminots ! « Les jour de grèves ne seront pas payés »a-t-il clairement signifié. « Nous sommes garants de la législation » a enchaîné M.Dekhli à ce sujet. C'est dans cette optique a-t-il expliqué que son entreprise a référé de la grève au tribunal de Sidi Mhamed, qui lui a d'ailleurs donné raison, et a appelé a l'arrêt de du mouvement de contestation. Titillé par les journalistes présents, un des représentants des cheminots silencieux jusque là, a bien fini par rebondir sur cette question des ponctions, en prétendant négocier ces jours de grèves dans un proche avenir, directement avec la SNTF. Pour finir M.Dekhli a abordé la question des manques a gagner qu'a engendré le débrayage. Il est estimé à 7 ou 8 millions de DA jours. Puis le moment est venu pour la SNTF d'avouer ses erreurs. M. Dekhli a profité de l'occasion qui lui a été donné pour s'excuser de l'absence d'informations au niveau des gares, et des désagréments engendrés par cette faille auprès des usagers. « Nous n'avons pas pu informer à temps les gens, et nous le regrettons encore plus vis-à-vis des étudiants en pleine période d'examens ». Une initiative qu'il était utile de souligner.