Est-ce la fin de la filiale des transferts illicites des capitaux vers Dubaï ? C'est en tout cas ce que laisse entrevoir la signature en fin de semaine d'un mémorandum d'entente, entre la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) et l'Unité émiratie de lutte contre le blanchiment d'argent et les opérations douteuses. En fait, les pouvoirs publics réagissent aux avertissements de l'Organisation internationale Global Financial Integrity (GAFI), qui dans le cas où nos frontières continuent à être des passoires, l'Algérie sera sévèrement punie, note-t-on. Pour rappel, les services de sécurité Emiratis avaient déjà attiré l'attention des Douanes algériennes, sur les montants «exorbitants» qui sortent dans des valises pour être acheminés à Dubaï. La «Dubaï connection» n'a pas pour autant attirer l'attention des responsables et des médias algériens, sans doute dissimulée par l'autre affaire d'Oran/Marseille et Oran/Alicante. En fait, l'Algérie risquait gros devant la GAFI, (organisme intergouvernemental qui lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ndlr) qui a, moult fois, «mis en demeure officieusement» l'Algérie, note-t-on. En effet, à en croire le dernier rapport de la GAFI, l'Algérie est classée parmi les cinq pays africains qui ont enregistré les plus grands montants de flux financiers illicites, elle aurait ainsi vu s'envoler 25,7 milliards de dollars entre 1970 et 2008…Il faut savoir que la Loi du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit ainsi que le règlement n° 07-01 du 3 février 2007 de la Banque d'Algérie relatifs aux règles applicables aux transactions courantes avec l'étranger et aux comptes devises interdisent pourtant formellement le transfert libre de devises. Dans tous les cas de figure, ce mémorandum d'entente signé avec les Emiratis porte sur le transfert des capitaux et à la lutte contre le blanchiment d'argent. ALGEX et Dubaï/exportations sous la même bannière Les documents ont été signés en présence des co-présidents de la session, Karim Djoudi et Soltane Ben Saïd Al-Mansouri, respectivement ministres des Finances et de l'Economie. Karim Djoudi a expliqué que ce mémorandum, entre dans le cadre d'une meilleure traçabilité des opérations et d'une assistance mutuelle des autorités de contrôle des flux et transferts de capitaux». S'exprimant sur la teneur des travaux de cette commission mixte, le ministre a expliqué qu'ils ont permis «de faire une évaluation des investissements et de présenter la nouvelle politique d'investissement et les mesures introduites par la L.F.C 2009 et d'en expliquer les tenants et les aboutissants ainsi que les procédures de mise en œuvre». Dans la foulée, un autre «mémorandum of understanding» qui ont été signés conjointement par l'Algérie et les EAU, lors des travaux de la 8ème session de la Commission mixte Algéro-émiratie. Il est relatif à la promotion des exportations qui a été signé entre l'Agence algérienne de promotion des exportations (ALGEX) et la société Dubaï pour le développement des exportations. En outre, une série de projets de protocoles d'accords et de conventions d'assistance ont été convenus par les deux parties, lors de cette rencontre. Il s'agit notamment d'un protocole d'accord sur la protection réciproque des investissements et d'accords concernant l'énergie, le commerce, et le secteur agricole. Les deux parties ont aussi convenu d'organiser une rencontre en juin prochain à Abou Dhabi destinée aux hommes d'affaires émiratis pour leur présenter la réglementation algérienne en matière d'investissements et examiner des projets d'investissement susceptibles d'être réalisés en partenariat.