L'importation des voitures a enregistré des baisses fulgurantes, après la promulgation des mesures de la LFC 2009 et ces compléments mentionnés dans celle de 2010. Ces lois ont favorisé, semble-t-il, les lobbies de l'informel. La baisse a touché surtout les véhicules de tourisme importés qui ont baissé de 29,81% passant à 113 millions de dollars, contre 161 millions de dollars en avril 2009. Après la suppression « injustifiée », selon le consommateur algérien, du crédit automobile, le marché s'est totalement désorienté. Au lieu d'une baisse des prix sur le marché parallèle, on assiste à une hausse fulgurante des prix. Les «magnats» du marché de l'automobile, dans leur conclave du marché Michelet au centre ville d'Oran, se sont concertés à augmenter les prix. Une citadine moyenne qui ne dépassait pas les 60 millions de centimes est désormais hors de prix : plus de 100 millions. Ces courtiers des automobiles ont mis main basse sur le marché, encouragés par les mesures restrictives des dernières lois de Finances, relève-t-on. Notons également que le marché local grouille de voitures « Taïwan », c'est-à-dire, celles volées dans d'autres pays. Le Maroc constitue désormais une plaque tournante de ce trafic de véhicules, apprend-on de sources proches de ces milieux. Naguère, ce trafic se concentrait sur les voitures de haute gamme. Aujourd'hui, tous les types de voitures sont concernés ; des tacots aux grandes gammes. Quant au créneau des pièces détachées, il s'amenuise comme une peau de chagrin. En effet, aux quartiers oranais de Bastille et des Castors, une dizaine de propriétaires de boutiques, spécialisées dans la vente des pièces détachées neuves et d'occasion, ont été contraints à baisser le rideau. En effet, les mesures restrictives voire coercitives, selon ces commerçants, prises par les Douanes, portant sur l'interdiction de l'importation des pièces détachées usagées automobiles (les carrosseries et les moteurs) ont fini par étouffer ce créneau. Selon ces commerçants qui déclarent avoir adressé une correspondance au Président de la République, cette situation malencontreuse pour les commerçants oranais favorise des lobbies algérois et de l'Est du pays qui se sont spécialisés dans l'importation des pièces détachées « taïwane ». «Il existe des velléités certaines de mettre un terme à notre activité d'importation et de vente de la pièce détachée usagée», note un commerçant. Pourquoi ne pas y mettre un terme à ces succédanés de pièces dangereuses pour la sécurité des automobilistes? «On importe des pièces d'origines, comme celles installées dans les voitures Renault, Peugeot, Mercedes et autres à leurs sortie d'usine. Même si elles sont usagées, elles fonctionnent mieux que celles taïwan» et ne sont pas dangereuses, notent les commerçants de la Bastille. Ces derniers estiment aussi qu'il existe dans le pays des villages entiers dédiés à la pièce détachée usagée, comme c'est le cas dans l'Algérois ou encore dans l'Est (Tadjenet). «Va-t-on les supprimer et mettre au chômage des centaines de familles ?» s'interroge-t-on. Par ailleurs, la baisse la plus importante des importations de ce secteur a été enregistrée pour les parties et accessoires de véhicules automobiles qui ont chuté de 62,76% pour s'établir à 19,63 millions de dollars, contre 52,71 millions de dollars. La même tendance a été enregistrée pour les pneumatiques neufs en caoutchouc en reculant de plus de 56% pour atteindre 7,23 millions de dollars, contre 16,53 millions de dollars.Dans tous les cas de figures, la baisse de la facture des produits de consommation non alimentaires ont chuté de 37,77%, passant à 346 millions de dollars en avril 2010 contre 556 millions de dollars en avril 2009, selon le Cnis. D'autres créneaux créateurs d'emplois et des plus values sont également affectés.