C'est la grève au complexe Arcelor Mittal de Annaba. Après des semaines de tensions et négociation entre les travailleurs et la direction de l'entreprise, qui n'ont pas abouti, le complexe sidérurgique de l'Est de l'Algérie est, depuis hier matin, paralysé par une grève illimitée lancée par le syndicat d'entreprise. Chose promise chose due, le secrétaire général du syndicat d'Arcelor Mittal Annaba, M.Smail Kouadria avait promis la paralysie du complexe au cas où les négociations échoueraient. C'est chose faite. Des négociations qui avaient, rappelons le, tourné autour des revendications salariales des travailleurs notamment. Selon M.Kouadira, à la tête de la révolte, contacté hier par téléphone, les revendications des travailleurs, qui ont abouti à ce débrayage, sont légitimes. Elles sont issues des dispositions de la dernière tripartie. Selon lui, la revalorisation des salaires a même ete négociée dans le cadre des conventions de branches (de 13% à 20% d'augmentations) et un avenant a été signé. Malheureusement, la direction générale ne veut rien entendre, malgré l'obligation faite aux opérateurs des secteurs publics et privés de se conformer sans réserve à ces dispositions. Pire, l'entreprise refuserait selon le syndicaliste de reconnaître carrément les dispositions des triparties et autres conventions de branches. Aussi, la revalorisation des salaires n'est pas la seule requête des travailleurs du complexe sidérurgique, jadis fleuron de l'industrie nationale. En effet, le bat blesse également au niveau de certains aspects du régime indemnitaire qui ne seraient, selon Smail Kouadria, pas appliqués, sans parler des promesses non tenues, a l'issue de la dernière grève en Janvier 2010. A cette époque, la direction s'était engagée à investir dans l'entreprise. Aucune démarche n'a été entreprise pour le moment dans ce sens. Aujourd'hui, les travailleurs se disent déterminés à aller jusqu'au bout de leur revendications «légitimes» insistent ils. Selon M.Kouadria, tous les collectifs sont partie prenante de la grève et le taux de suivi serait de 100% au niveau du complexe. Mieux, toutes les dispositions légales ont été prises pour que le service minimum soit assuré pendant le débrayage. Greve illégale dites-vous ? Pour sa part, La direction du complexe sidérurgique d'Arcelor Mittal à Annaba estime que la grève annoncée par le syndicat d'entreprise pour le 21 juin est «illégale». Selon elle, les démarches entreprises ne sont pas conformes à la loi et à la convention collective et «l'inspection du travail n'a pas délivré de procès verbal de non conciliation». Cette non délivrance du fameux PV est d'ailleurs, l'un des principaux arguments brandi par les responsables de cette entreprise. Pour autant, ces allégations sont loin de démonter Smail Kouadria, dont la répartie, à ce sujet, est toute prête. «Seul le magistrat est habilité à se prononcer sur la légalité ou pas de la grève» nous a-t-il indiqué. D'autre part, pour ce qui est du procès verbal de non conciliation, M.Kouadria aurait fustigé l'attitude irresponsable, selon lui, de l'inspection du travail d'El Hadjar lors d'une conférence de presse dimanche dernier relayé par certains titres nationaux. L'inspection du travail n'aurait, selon les propos du syndicaliste dont la presse s'est faite l'écho, pas délivré le procès verbal de non conciliation que le syndicat n'a cessé de réclamer après l'échec des négociations. Enfin M.Kouadria a dénoncé les entraves à l'exercice du droit syndical qu'il dit ne plus énumérer. Celle-ci n'entrave par contre en rien sa détermination et celle de ses collègues à aller jusqu'au bout de leur revendications. Ces derniers y croient dur comme fer.