Les pourparlers entre la direction du groupe sidérurgique, Arcelor-Mittal d'Annaba, et les responsables du syndicat d'entreprise, en vue de mettre fin au conflit qui règne entre les deux parties, tardent encore à aboutir. La contestation, qui perturbe le complexe d'El Hadjar ces derniers jours, est provoquée par le plan social que la direction d'Arcelor-Mittal s'apprête à soumettre l'entreprise et que les travailleurs, à travers le syndicat d'entreprise, rejettent en bloc. Le point de discorde entre les deux parties réside dans le fait que la réforme que véhicule ce nouveau plan social entraînera inévitablement la suppression de quelque 3 400 emplois sur un total de 8 600 que le complexe sidérurgiquecompte actuellement. Une éventualité que les travailleurs et le syndicat rejettent catégoriquement alors que la direction de l'entreprise, rachetée depuis 2001 par le géant indien de la sidérurgie Ispat, et devenu Mittal-Steel en 2005, ne compte pas céder d'un iota de sa nouvelle stratégie. La relance de ces négociations intervient, donc, quatre jours seulement après l'échec du premier round qui s'est terminé en queue de poisson jeudi dernier. En tout cas, jusqu'à hier au milieu de la journée, tous les travailleurs du complexe sont restés à l'écoute des pourparlers mais sans beaucoup d'optimisme sachant que le partenaire indien tient énergiquement à la nouvelle politique qu'il vient de concevoir pour le développement du complexe d'El Hadjar. Devant cet état de fait, au moment où le syndicat reprend langue avec le staff dirigeant, les travailleurs s'accrochent à l'espoir de voir les hautes autorités intervenir afin d'amener la direction à éviter toute décision qui aboutira à une perte massive d'emplois. Parallèlement, loin de se laisser faire, les travailleurs continuent à mettre la pression et mettent en garde que si la direction persiste dans sa démarche, toutes les unités du complexe seront paralysées par un mouvement de grève pour une durée illimitée. En signe d'avertissement, les travailleurs d'Arcelor-Mittal Algérie ont eu déjà à observer une journée de grève la semaine dernière, une manière d'inviter la direction à renoncer à ces nouvelles options. Dans un communiqué de presse, rendu public avant-hier, les représentants des travailleurs du complexe d'El Hadjar se sont ouvertement attaqués à leur direction qu'ils accusent d'avoir mis en route un plan dit de développement de l'entreprise sans qu'il ne soit débattu avec le syndicat et dont la finalité consiste à ramener l'effectif de l'entreprise à 5 200 travailleurs seulement, et ce, en sacrifiant quelque 3 200 postes. Toutefois, si ce nouveau plan de redressement de l'entreprise vient à être mis en application, le complexe d'El Hadjar aurait perdu plus de 60% de son effectif en l'espace de 6 ans, puisque son effectif en 2001 atteignait les 14 000 travailleurs. Le plan social contesté par les travailleurs, quant à lui, s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie prônée par le géant mondial de la sidérurgie Arcelor-Mittal pour ses unités en Algérie. Cette politique vise, entre autres, la réduction des charges financières et sociales ainsi que l'optimisation de la rentabilité de l'entreprise.