Sept entreprises de boissons gazeuses et d'eaux minérales sont aux normes requises et ont des capacités d'exportation. Plusieurs écueils entravent le développement de la filière des boissons. «Il y a le commerce informel ou les ventes sans facture et l'absence de statistiques et de contrôle», déplore le président de l'Association des producteurs algériens de boissons, Ali Hamani. La situation est «chaotique à cause des producteurs illicites», selon notre interlocuteur. «Les nombreux producteurs clandestins créent une concurrence déloyale en tirant le prix vers le bas mais aussi en faisant courir des risques incommensurables aux consommateurs», estime-t-il. Et d'ajouter: «La preuve en est que sur plusieurs centaines de sociétés inscrites au Centre national du registre du commerce, seul un nombre infime de 6 à 7 entreprises de boissons gazeuses et d'eaux minérales sont aux normes requises donc ayant des capacités d'exportation.» C'est donc une véritable anarchie qui règne actuellement au niveau de la filière de la production des boissons gazeuses. Des études relèvent l'existence «d'un nombre considérable d'opérateurs informels, faute d'une réglementation complète, notamment en matière de typologie de produits, de conditions et normes d'hygiène et de professionnalisation des producteurs». C'est une étude du programme Optimexport chargé de promouvoir les exportations algériennes qui le signale. Selon ce programme, sur les 1 465 entreprises inscrites au registre du commerce, les 400 à 500 professionnels de la filière font face à une rude concurrence peu soucieuse des règles d'hygiène et de la sécurité sanitaire. Cela constitue un véritable frein au développement de cette industrie. Dans ce contexte, une rencontre au profit des professionnels de la filière boissons gazeuses et jus de fruits est prévue pour le mercredi prochain à Alger. L'initiative est prise par le Programme de renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes et l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur. L'objectif assigné à cette rencontre est d'informer les producteurs sur les opportunités de développement de la filière à l'international. Il sera procédé également à l'analyse du potentiel de l'offre de cette filière et de ses objectifs, en identifiant les marchés cibles à l'exportation. De même que la concurrence l'étude de la réglementation en matière de mise à niveau qualitative et quantitative seront passées en revue. La rencontre permettra de donner aux PME du secteur concerné l'opportunité de mieux comprendre les enjeux de la filière sur des marchés d'exportation et l'acquisition par les participants d'une vision claire de la filière. La mise en avant des saveurs locales et des produits spécifiques est un créneau sous forme de niche communautaire, préconisé par les producteurs afin de permettre à la filière l'accès aux marchés internationaux. En outre, la meilleure performance à l'export de la filière, est la mise à niveau en termes de certification alimentaire, de labellisation et de traçabilité estiment les organisateurs. La régulation du marché ainsi que l'appropriation et le respect d'un référentiel normatif par l'ensemble des acteurs activant dans ce secteur sont autant d'exigences à satisfaire dans l'urgence. Ils ont fait remarquer, dans ce contexte, que le marché mondial des boissons rafraîchissantes sans alcool est l'un des secteurs qui enregistre une progression moyenne annuelle de 4,3% d'ici 2011. Cette expansion, s'explique par la diversification de l'offre et le développement de boissons light par les grandes entreprises multinationales. En Algérie, la consommation moyenne est passée de 35 litres par habitant et par an en 2005 à 49 l/hab/an en 2007. L'Algérie importe seulement 1% des eaux embouteillées et des boissons gazeuses.