Désormais, les terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat seront concédées aux exploitants pour une durée limitée de 40 ans, renouvelables. Par cette mesure, l'Etat compte reprendre un tant soit la maîtrise d'un segment qui lui échappait dangereusement jusqu'à aujourd'hui. En limitant les durées des Concessions, les Autorités s'octroient ainsi une marge de manœuvre conséquente, pour contrôler inspecter et, au demeurant, légiférer sur certains dépassements qui touchent l'exploitation de terres agricoles et qui pourraient nuire en finalité au secteur tout entier. Dans les années 80, le fameux exode rural avait déjà coûté cher au pays et particulièrement à son agriculture, du fait de l'abondant de milliers d'hectares de terres par leurs exploitants, en faveur de quelques milliers de mètres carrés de tissus urbains. Ses conséquences se font ressentir jusqu'à maintenant sur l'économie du pays, et des régions, très au fait jadis, ont aujourd'hui régressé, ou au mieux, accumulé des retards effarants en la matière. Ceci sans parler du savoir faire qui s'est tout simplement perdu. La Mitidja en est l'exemple le plus probant. Cet ancien «Eden», où les champs d'agrumes dépassaient tous les horizons n'est aujourd'hui qu'une contrée à la recherche de réhabilitation, n'ayant pas supporté les effets néfastes de cet exode. Par cette mesure, l'Etat pourra mieux maîtriser certains équilibres liés aux exploitations agricoles. Il pourra intervenir directement sur les exploitations et mettre fin rapidement aux éventuels dépassements ou quelconques détournements de vocation des dites parcelles. La mauvaise gestion des exploitations, le laxisme dans le travail et autres abondons, seront également sous la loupe des Autorités qui auront toute la latitude pour y mettre un terme étant seul décideur des renouvellements des concessions, ou pas. Par ailleurs, cette mesure de concession est également, selon M. Ferroukhi, SG du ministère de l'Agriculture une manière de sécuriser l'Agriculture et de préserver le patrimoine foncier. La durée des concessions arrêtée à 40 ans a été pour sa part calquée, selon lui, sur des expériences menées par des pays analogues au notre, qui auraient abouti à ce choix. La terre appartient à celui qui la travaille ? Oui répondait Sid Ahmed Ferroukhi, hier sur les ondes de la Chaîne 3. «La terre appartient a celui qui la travaille, à celui qui la modernise, à celui qui l'exploite et à celui qui la préserve» a-t-il indiqué. Un avertissement on ne peut plus clair en direction des futurs exploitants.