L'année culturelle 2006 s'achève avec un tas d'optimisme. Oui, nous disons bien optimisme, car si, ici et là, des animations de routine se sont maintenues, des créations timides mais en tous genres, ont vu le jour ; il reste que cette année se boucle avec un fil en acier dans lequel sont inscrits maints projets…. Vous avez certainement compris que les plus grands chantiers filmiques, éditoriaux plastiques, théâtraux….ont été lancés, durant cette année, en prévision du grand rendez-vous qui promet d'être grouillant de culture, “ Alger, capitale de la culture arabe 2007”. L'année 2006 a, également, eu son lot de tristesse avec la perte de nombreux artistes, cinéastes et hommes de culture. Une perte qui aura marqué l'arène artistique, déjà largement orpheline d'hommes et de femmes d'expérience et de terrain. L'année qui s'achève n'a, cependant, pas été particulière dans le sens créatif du terme, sauf que les grands rendez-vous artistiques, comme le Salon international du livre, le Festival de musique andalouse, le Festival du cinéma amazigh, le Festival du raï, le Festival du théâtre, le Festival de Timgad …. se sont, malgré tout, maintenus sans pour autant qu'ils fassent véritablement sensation. D'autres rendez-vous tel celui de Cannes Juniors qui se déroule, en cette période précise, dans la ville de Timimoun, a, par contre, disparu cette année des agendas culturels. Pourtant, des promesses de son maintien, de façon aussi régulière que traditionnelle ont fusé des bouches de responsables de l'organisation. L'ambition a étouffé en cours de route, et, cette ville, qui tourne en rond, restera dans son isolement le plus absolu, comme c'est le cas des autres villes du Sud. L'année 2006, a, par ailleurs, été une bonne année en semence cinématographique. Nous citons, expressément, ce secteur, car plus de cinq films dont, Barakat de Djamila Sahraoui, Indigènes de Rachid Bouchareb, Bled Number one de Rabeh-Ameur-Zaïmeche ….ont vu le jour et furent à l'affiche de nos cinoches, habituellement inondés par les productions extérieures. Les faits saillants de cette année qui se boucle, il faut les voir du côté de cette extraordinaire entreprise de retapage de certains monuments et sites historiques, comme le jardin d'Essai qui a été complètement refait à neuf. C'est aussi, le lancement du projet de création d'une immense salle de spectacle dans la capitale, pouvant contenir jusqu'à 12 000 places. Dans le sillage de ces projets pullulants, il y a, encore, une fois la mise sur chantier de pas moins de 80 productions cinématographiques, pas moins de 40 pièces de théâtre et d'un millier de livres ……Toute cette dynamique créatrice a été lancée cette année, en prévision de “Alger, capitale de la culture arabe 2007 ”. Du côté des planches, il faut dire, en revanche, qu'il n'y avait pas grand chose à voir cette année, et la preuve c'est que la maison du théâtre, (le TNA) censée être la matrice de la production du 4e art, a sorti une ou deux pièces durant 12 mois. Le Théâtre national algérien,(TNA) pour ne pas citer les autres théâtres régionaux, avait, pratiquement fonctionné avec des réalisations qui provenaient dans le cadre de “ la coopération et des échanges”. Des spectacles événementiels, tel celui, mémorable, de Madjda Erroumi en 1998 à la Coupole, il n'en y a pas eu non plus. Les structures culturelles ont, sans doute, focalisé leur calendriers respectifs, sur le prochain événement de 2007. Dans le monde livresque, aucun nom n'a émergé cette année, et la popularité de Yasmina Khadra est restée intacte, en témoigne son “ vedettariat ” lors du précédent Salon international du livre. Si l'on résumait, de façon brève, l'année culturelle 2006, nous dirons, qu'elle était sans grands attraits du point de vue animation, mais très bouillonnante du côté des projets.