Volonté n Hier soir, lors de son passage sur le plateau de l'Entv, Abderachid Boukerzaza a fait savoir que le gouvernement veut donner un nouveau souffle au secteur de la communication. Ainsi, le ministre en charge du secteur s'est expliqué sur différents sujets, notamment le dernier décret exécutif portant le régime spécifique régissant les relations de travail pour les journalistes, l'ouverture de l'audiovisuel et l'espoir de voir un jour se concrétiser la dépénalisation du délit de presse. Sur ce point précis, l'invité de l'Entv a fait savoir que la loi du 17 janvier 2001, date à laquelle les pouvoirs publics ont considéré l'écrit journalistique comme un acte criminel, ne peut être revue ou changée du jour au lendemain. «Il s'agit d'une loi. Cela demande du temps et des mécanismes pour la changer, comme c'est d'ailleurs le cas dans l'élaboration de chaque loi. Cette question est sujette à débat. Il y a une volonté des pouvoirs publics d'améliorer les choses», a rassuré le ministre qui rappelle que les poursuites judiciaires ainsi que les peines prononcées à l'encontre des journalistes restent, effectivement, une grande problématique. «97% des poursuites judiciaires contre les journalistes, en 2007, sont engagées par des individus et non des institutions», a ajouté M. Boukerzaza. Interrogé par ailleurs sur l'ouverture du champ audiovisuel, il a affirmé : «Toutes les choses se font par étape. La première est celle relative à la création d'agences de communication et de production audiovisuelle qui existent actuellement en grand nombre en Algérie. La deuxième étape, c'est la diversité de la production audiovisuelle permettant ainsi aux citoyens d'avoir un grand choix national à travers la promotion de stations de télévisions régionales et la création de chaînes thématiques, notamment dans le domaine du sport, de l'économie et de la culture», explique-t-il. Et d'ajouter : «L'ouverture du champ audiovisuel nécessite un environnement adéquat. Le jour où nous aurons toutes les conditions favorables, nous procéderons à l'étude de ce projet. Nous n'avons jamais fermé les portes de l'espoir qui reste permis et ouvert.» Abordant le dernier décret exécutif portant le régime spécifique régissant les relations de travail pour les journalistes, le ministre a expliqué que cette nouvelle loi qui sera mise en vigueur dès sa publication dans le Journal officiel ces jours-ci, offre aux journalistes un cadre légal leur permettant de jouir des droits élémentaires souvent bafoués par leurs employeurs. «La situation du journaliste algérien est souvent précaire, elle est sujette à l'absence de la déclaration à la sécurité sociale, à une faible rémunération et à l'instabilité professionnelle pour ne citer que ces maux qui constituent un obstacle à l'exercice du métier de la meilleure manière qui soit», a souligné encore M. Boukerzaza, qui a mis en valeur l'obligation d'avoir une carte nationale de presse afin, note-t-il, de permettre au journaliste d'exercer sa profession dans les meilleures conditions. «Ce texte protège le journaliste des actes de violence, d'agressions et contre toutes les pressions dont il pourrait faire l'objet dans sa recherche des sources d'information», a affirmé le ministre. Une loi sur la publicité l Une loi organisant la publicité sera élaborée dans les prochaines semaines. C'est ce qu'a indiqué, hier soir, le ministre de la Communication qui reconnaît l'existence de «vides juridiques dans le domaine de la publicité». «En vertu de cette loi, la publicité sera régulée et toutes les questions en relation avec ce domaine seront prises en charge», a-t-il dit.