La Banque d'Algérie qui a déclenché plusieurs enquêtes judiciaires sur des affaires de corruption ou de détournements, accentue la pression sur les banquiers.En effet, 600 banquiers sont actuellement concernés par différentes affaires judiciaires. La situation concerne les banques publiques et étrangères installées en Algérie. Sur les 600 banquiers, une partie est inculpée dans des affaires de corruption ou de détournements de fonds. Mais la grande majorité des personnes concernées est souvent citée comme de simples témoins dans des affaires de détournements de fonds ou de transferts illégaux de sommes d'argent impliquant des tiers. "Quand il y a de l'argent quelque part, le banquier n'est jamais loin. Mais la banque ne peut pas faire à la fois son travail qui est de prêter de l'argent à des investisseurs et celui de la police, à savoir vérifier si l'homme d'affaires en question ou son entreprise n'ont pas ou ne risquent pas d'avoir des démêlés avec la justice", explique à toutsurlalgerie.com un banquier qui a requis l'anonymat. Dans ce contexte, la multiplication des procédures impliquant les banquiers constitue un frein supplémentaire pour l'accélération du processus de modernisation du secteur. Trop prudents, les banquiers multiplient en effet les gardes fous avant d'accorder des lignes de crédit. Face à cette situation, plusieurs banques étrangères ont demandé à la Banque d'Algérie de dépénaliser «l'acte de gestion». Mais, échaudées par le scandale Khalifa, les autorités monétaires ne semblent pas favorables à une telle décision. La généralisation de la corruption bancaire est connue de tous, certes. Mais les détails sont pour la première fois disséqués dans un procès public. C'est instructif d'entendre comment on a manipulé sans retenue des dépôts, crédits, transferts, intérêts, terrains, appartements, villas, voitures, billets d'avion, etc... Tous les projecteurs sont braqués sur Rafic Khalifa en oubliant que d'autres groupes privés ont été montés comme des fast-foods avec des crédits bancaires à fonds perdus et des surfacturations.Les affaires Khalifa Bank, Union Bank, CA Bank, BCIA-BEA, BNA, BADR, ne relèvent pas seulement de délinquance ou d'association de malfaiteurs, mais d'une véritable insurrection financière.