Moins d'une semaine après l'annonce de son entrée dans le capital de la cimenterie de Meftah, relevant de l'ERCC (Entreprise régionale des ciments du centre), le groupe français de production de matériaux de construction, Lafarge, vient de dévoiler ses véritables ambitions concernant le marché algérien. Les visions de ce leader hexagonal des matériaux de construction sur le marché algérien s'inscrivent décidément dans le long terme. Ceci se confirme à partir du moment que des sources internes proches du dossier algérien viennent d'affirmer que Lafarge compte consentir un investissement de près d'un milliard d'euros sur le marché national. Le plan de développement, que le groupe français vient d'arrêter concernant le marché algérien s'étale sur une période de cinq ans, à savoir pour l'échéance 2013, si l'on croit les mêmes sources. Il s'agit ainsi d'un plan d'envergure qui vise l'accroissement des capacités de production du ciment gris de Lafarge en Algérie. Pour l'heure actuelle, la présence de ce groupe sur le marché national se traduit par deux cimenteries appartenant au groupe égyptien Orascom Cement, que le Français a racheté il y a cinq mois. Ceci, avant que, il y a quelques jours, Lafarge n'annonce sa décision d'entrer dans le capital de la cimenterie publique de Meftah, et ce, dans le but de conforter sa position sur le marché national. A cet égard, le Français compte porter ses capacités de production au-delà du cap des 15 millions de tonnes à l'échéance 2013. Pour mettre en application les projections concernant son extension, Lafarge a arrêté un plan d'investissement qui comprend, entre autres, la réalisation d'une nouvelle cimenterie d'une capacité de 2,5 millions de tonnes annuelles. Cette nouvelle unité, selon les mêmes sources, sera localisée dans la région d'Oum El Bouaghi, au sud-est du pays. La cimenterie de M'sila, fondée par le leader égyptien Orascom, à qui revient la part du lion des IDE transférés en Algérie, est appelée, pour sa part, à renforcer ses capacités de production pour qu'elles passent à 7,5 millions de tonnes annuelles sous la houlette de Lafarge, indiquent les mêmes sources reproduites hier par plusieurs canaux d'information. C'est le même cas de la cimenterie de Sig, dans la wilaya de Mascara à l'ouest du pays, qui, elle, verra ses capacités de production passer à un niveau de cinq millions de tonnes par année. Cette dernière, faut-il préciser, est également créée par le groupe égyptien Orascom Cement. Pour l'heure, aucune information n'a été fournie concernant le devenir de la cimenterie publique de Meftah, dont Lafarge a fait une incursion dans son capital depuis le mois d'avril dernier. La participation du groupe français dans le capital de cette unité de production appartenant à l'ERCC est de l'ordre de 35% des parts sociales, tandis que les capacités de production de la cimenterie sont estimées à quelque 1,5 million de tonnes annuelles. Ce qui la place parmi les principales unités de production relevant du secteur public. En tout cas, cette accélération spontanée du plan de développement de Lafarge sur le marché national ne semble pas être un fruit du hasard, à partir du moment que des informations fournies par des sources internes au groupe ont affirmé que Lafarge veut conforter à temps sa position en Algérie avant qu'il ne se voit pris de court par son concurrent suisse Holcim qui, lui aussi, ambitionne d'investir le marché algérien de matériaux de construction. Holcim, en effet, vient de faire l'acquisition de trois gisements de calcaire d'une capacité de 500 000 tonnes chacun, dans la wilaya de Relizane.