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Le pourquoi du prix du pétrole à plus de 120 dollars le baril ?
Publié dans Le Maghreb le 14 - 05 - 2008

Dans le prolongement de la contribution parue sur l'impact de la hausse de l'euro et du dollar sur l'économie algérienne (1), cette contribution se veut une tentative d'explication des raisons de l'envolée du cours du pétrole qui a atteint en ce mois de mars 2008, plus de 100 dollars le baril étant passé de 17,91 dollars US en 1999, 29,03 en 2003, 54,64 en 2005 , 65,4 fin 2006 et une moyenne de 75 fin 2007et une moyenne annuelle qui dépassera les 100 dollars fin 2008. Le prix du gaz est indexé sur le cours du pétrole, en rappelant que le marché du pétrole est un marché mondial alors que le marché du gaz est plus segmenté du fait de la prépondérance des canalisations (l'idée d'une OPEP du gaz répondant aux mécanismes boursiers étant un projet non réalisable à court terme et des solutions peuvent être trouvées conciliant les intérêts tant des producteurs que des consommateurs).
I- Les causes fondamentales
Aussi, cinq facteurs essentiels intiment liés me semble être les fondamentaux de l'explication du cours élevé du pétrole. 1- La première raison est, malgré les turbulences actuelles, dûe à la crise hypothécaire qui pourrait selon la Deutsche Bank dans sa note de conjoncture de février 2008 entraîner une perte d'environ 600 milliards de dollars US, ces prêts représentant environ 1200 milliards de dollars US sur un total de prêts hypothécaires de 10.000 milliards d'euros au niveau mondial, l'expansion inégalée de l'économie mondiale.
Les derniers rapports du FMI et de la Banque mondiale constatent que les prochaines années verront une croissance mondiale soutenue tirée surtout par les pays émergents, les pays en développement ayant atteint en 2006/2007 un niveau de croissance quasi record de 7 %. Et bien qu'il faille s'attendre à un ralentissement en 2008 et 2009, cette croissance restera probablement supérieure à 6 %, soit plus du double de celle des pays à revenus élevés, laquelle devrait s'établir à 2%. A cet effet l'évolution du taux de croissance de l'économie mondiale et notamment de la Chine,( la 3ème puissance économique fin 2008 avant l'Allemagne , risquant de devenir le premier horizon 2030, actuellement la deuxième importatrice de pétrole/gaz) et de l'Inde (dont la population pour les deux pays approche les 30/35% de la planète), la croissance en Russie avec une forte consommation intérieure , influent le niveau du prix du brent du fait du déséquilibre offre/demande. Cette dynamisation de l'économie mondiale avec sa financiarisation accrue par la domination des actionnaires et des fonds de pension notamment américains , explique qu'elle a pu absorber ces hausses de prix sans incidences majeures, contrairement aux années 1974/1980, avec l'entrée des pays émergents qui bousculent la hiérarchie pesant de plus en plus lourd sur les marchés, entièrement dominée il y a vingt ans par les américains et les japonais, comme le géant de l'énergie russe Gazprom, coté depuis 1996 qui compte investir dans les 25 prochaines années la somme colossale de 420 milliards de dollars US. Les différentes concentrations des grandes compagnies des hydrocarbures , notamment les dernières fusions tenant compte du contrôle à l'aval des différents segments des arbres généalogiques du pétrole et du gaz, source de forte valeur ajoutée et le contrôle par les compagnies des services qui seront soumis aux règles de l'OMC à l'horizon 2010 montre clairement une maîtrise globale de ces hausses de prix à l'aval, laissant une fraction de l'amont aux pays producteurs de l'OPEP qui se cantonnent dans le brut ou le semi-brut.
2.-Deuxième facteur, le niveau des réserves, tenant des consommations mondiales, devrait s'épuiser entre 20/40 ans selon les pays et la structuration serait selon certaines prospectives la suivante : la part du pétrole et du gaz passerait respectivement entre 2000 et 2040 de 40 et 22% à 20 et 25% avec le retour du charbon 25% expliquant la stratégie américaine à la fois de geler son exploitation de charbon dont les réserves prouvées uniquement en charbon sont le double en termes d'efficacité énergétique que les réserves d'Arabie Saoudite- et d'étendre son influence politique et militaire sur les régions à forte potentialités énergétiques (Moyen-Orient). D'où d'ailleurs les rivalités économiques actuelles entre les USA et la Chine pour l'Afrique expliquant la position de cette dernière sur le Darfour. Cette situation est liée à la stratégie énergétique des Etats-Unis d'Amérique et de l'Europe qui produisent plus de 70% de la richesse de la planète qui dépendent actuellement pour plus de 50 % de leur approvisionnement de l'extérieur, (plus de 70% horizon 2020) expliquant notamment la présence active des USA au Moyen Orient, en Mer Caspienne et leur présence en Irak. Il est utile de rappeler qu'en moyenne 2006/2007 la part du gaz algérien représente 10%, 24% pour la Russie et 17% pour la Norvège et selon un rapport récent de la commission de Bruxelles cette part, si les tendances ne sont pas renversées, entre 2020/2040, serait de 40% pour la Russie, 30% pour l'Algérie (sous réserve de nouvelles découvertes) et 25% pour la Norvège. Pour notre pays, l'objectif est une exportation de 85/100 milliards de mètres cubes gazeux, notamment à travers les réseaux Galsi( Europe via Italie) et Medgaz (Europe via Espagne) la construction de GNLs, certes permettant une relative indépendance, mais demandant un investissement lourd rentable qu'à moyen et long terme ( amortissable sur plus de 10 années). C'est dans ce cadre que rentrent les grands projets comme le Nigal (gazoduc Nigeria Europe via Algérie) nécessitant un financement de plus de 10 milliards de dollars US qui est toujours malheureusement en gestation nécessitant de régler les tensions sécuritaires au Nigeria et des pays riverains qui est un projet structurant pour l'Afrique.
Cela traduirait dans la réalité les objectifs du NEPAD, dont les réalisations concrètes sont actuellement loin des espérances.
3.-Troisième facteur, les phénomènes spéculatifs boursiers, la stratégie de lobbys influents aux USA qui n'ont pas intérêt à un prix bas en deçà d'un certain seuil pour éviter la fermeture des puits marginaux notamment au Texas, le stockage ou le déstockage notamment aux USA et des capacités de raffinage qui sont faibles surtout lorsqu'on sait que la marge bénéficiaire est extrêmement réduite, expliquant la faiblesse de l'investissement.
Liées à cet aspect, les taxes des pays développés dans le prix final à la pompe peuvent représenter selon les pays développés entre 50 et 70% , ces Etats s'accaparant ainsi une fraction importante de la rente pétrolière et gazière pour alimenter leurs budgets . Et lorsqu'on cible que l'OPEP, la part de cette dernière (du fait de la situation en Irak qui constitue potentiellement la deuxième puissance exportatrice mondiale en termes de réserves de pétrole) représente environ 40/45% de la production commercialisée, (les pays non OPEP représentant environ 60/55% y compris la Russie premier producteur de gaz et second dans le pétrole).
4.-Quatrième facteur, les tensions géopolitiques avec le Vénézuéla, le bouclier anti-missile américain en Europe et la réponse de la Russie à travers la stratégie de Gazprom, sans oublier certaines tensions avec les ex-républiques soviétiques où transite le gaz russe, au Moyen-Orient et avec l'Iran, porte de l'Asie, puissance régionale à terme, grand producteur , influençant certains pays riverains à grandes potentialités énergétiques (chiites) et surtout contrôlant une grande partie du passage maritime des exportations des hydrocarbures des principaux pays du Golfe à travers le détroit d'Ormuz, dont les réserves mondiales sont de plus de 60% de la planète. Sans oublier pour le cas présent , les conflits internes au Nigeria , ce pays produisant selon l'agence internationale de l'Energie dans son dernier rapport 2007 moins de 2 millions de barils jour accusant un déficit de plus de 800.000 barils jours.
Docteur Abderrahmane Mebtoul
Expert International
A suivre...
NB- Abderrahmane Mebtoul a été conseiller des Ministères de l'Industrie et de l'Energie de 1974/1980, de 1990/1995 et de 2000/2005et a dirigé d'importants audits en collaboration avec des experts nationaux et internatinaux..
(1)Face aux prix du pétrole et de l'Euro, quelle politique des réserves de change pour l'Algérie ? www.google.fr


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