La deuxième édition des journées de dramaturgie s'est clôturée jeudi dernier après d'intenses activités théâtrales qui se sont déroulées sur trois jours dans la ville de Mosta. Ces journées qui sont une sorte de compétition pour honorer du prix “ Kaki ” -du nom du légendaire dramaturge-, le meilleur texte théâtral, ont révélé des talents d'écriture chez pas moins de trois candidats qui ont participé avec des textes dont la plupart sont écrits en arabe à ce rendez-vous. Les membres du jury qui ont minutieusement jugé les œuvres des candidats ont décerné le “Kaki d'or ” première distinction à Abderezak Ibrahim, et les trois autres prix à savoir le Kaki d'argent, de bronze et d'encouragement aux autres candidats. Le jury dirigé par Mokhtar Athmani, lui-même auteur de pièces de théâtre, a été constitué par le commissaire général du festival de théâtre amateur de Mostaganem, Djamel Bensaber. Ce rendez-vous qui en est seulement à sa seconde édition est comme son esprit l'exige, été ouvert à tous les auteurs et professionnels. Des forums ainsi que des tables rondes, accompagnent cette manifestation qui concerne l'écriture de la dramaturgie de notre pays et celle du Maghreb. L'institution de ce concours qui portera le nom de “ Kaki d'or ” est un hommage au grand homme de théâtre mostaganemois que fut Ould Abderrahmane Kaki, plus connu sous le sobriquet de Kaki. Abdelkader Ould Abderahmane, fut non seulement acteur, mais aussi metteur en scène et dramaturge. Il est né à Mostaganem en 1934 et décédé à Oran en 1995. Après avoir débuté dans une troupe de théâtre amateur, il devient professeur d'art dramatique et fonde sa propre troupe en 1958. Il met en scène alors des pièces de Plaute, Carlo Gozzi, Ionesco, Beckett ou ses propres écrits, 132 ans (1962), Ifrikya qabla I (L'Afrique avant I, 1963), El Guerrâb oua-Sâlihîn (Le Porteur d'eau et les trois marabouts, 1966), Koul ouahad ou hakmou etc.. Djamel Bensaber, le commissaire du festival est pour la seconde fois étonné du nombre de candidats –plus d'une vingtaine- qui ont participé à ce concours qui pourrait sans doute booster la production théâtrale, puisque cette dernière souffre comme tout le monde le sait d'un manque flagrant de textes. Cette manifestation avait réuni créateurs de textes dramatiques et autres professionnels qui avaient à juger des productions textuelles. L'épreuve a permis de mobiliser un grand nombre d'auteurs, dont les textes avaient commencé à affluer au siège du commissariat dès le mois de janvier. Sitôt réceptionnés, ils ont été transmis aux membres du jury qui en ont pris connaissance en les annotant au fur et à mesure. Deux jours avant la manifestation, le jury s'était retrouvé à Mostaganem pour une dernière évaluation et l'établissement d'un classement. En plus des prix, une statuette en lettres arabes, dont l'esquisse aura fait l'objet d'un concours, il y aura également la remise d'une rondelette somme d'argent de 20 à 25 millions de centimes, pour le premier prix. Les quatre oeuvres primées feront l'objet d'une promotion multiforme. Elles seront éditées, diffusées et, pour les plus probantes, confiées à des troupes professionnelles ou d'amateurs, sous forme de spectacle. Elles viendront également garnir une banque de textes, que les responsables mostaganemois envisagent d'ouvrir afin de collationner toutes les oeuvres du patrimoine du 4e art. Cette deuxième édition du Kaki d'or donnera un avant-goût de ce que sera la 42e édition du festival du théâtre amateur qui se déroulera au mois de juin prochain. Rappelons que ce rendez-vous a été vivement encouragé et soutenu par le ministère de la Culture, la wilaya et l'APC de Mostaganem et grâce à l'appui matériel de sponsors locaux et régionaux. Il se veut, a indiqué Djamel Bensaber, “ une occasion pour évaluer l'oeuvre des auteurs de théâtre nationaux et les encourager à entreprendre plus parce que le théâtre a besoin d'écriture pour évoluer ”. La soirée de célébration a été clôturée par un autre grand spectacle “ chaâbi ” animé par Mazouz Bouadjadj.