L'un des rendez-vous des planches, le Festival du théâtre amateur de Mostaghanem, qui arrive à se maintenir malgré les enjeux y afférents, s'est ouvert, hier, dans la ville de Ould Abderrahmane Kaki. Cette manifestation, qui a 40 ans d'âge, est l'une des premières rencontres culturelles de l'Algérie indépendante. Tout le monde est attentif à cette édition qui tombe cette année sous la direction de Djamel Bensaber, en remplacement de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, de l'ancien député RND en fin de mandat, Mohamed Nouari. La fête des planches a débuté avec une parade folklorique qui a sillonné la ville, pour se terminer avec un spectacle théâtral animé par les associations de Mosta. On attend beaucoup de cette édition qui a changé, sans préavis de main, d'autant qu'elle a été présentée par son nouveau commissaire, Djamel Bensaber comme " une édition exceptionnelle parce que nous allons fêter le 40e anniversaire de la création du festival " a-t-il soutenu ajoutant que ces objectifs est d'en faire " un forum où s'affrontent les idées, où se bâtissent les projets et où seront achetés, vendus ou échangés les spectacles, et où des échanges se feront, et où se rencontreront les créateurs et les consommateurs, et où se créera un véritable marché, et où viendront et prendront part les opérateurs culturels… En somme, c'est faire de Mostaganem le petit Avignon". Pour commencer, seulement sept troupes théâtrales venues d'Oran, Adrar, Aïn Defla, Relizane, Boumerdès et bien sûr Mosta seront en compétition pour les trois prix qui seront décernés à la mémoire du fondateur de ce festival, le regretté Si Djillali Benabdelhalim. Ils seront suivis de deux autres distinctions, celle des meilleures interprétations féminine et masculine. La participation étrangère se limite cette année à une troupe tunisienne et une autre marocaine, qui présenteront leur spectacles respectif en " off ", c'est-à-dire en hors compétition. Ce rendez-vous qui s'étalera jusqu'au 15 juillet prochain mettra, à l'affiche, chaque soir, pas moins de deux pièces théâtrales. Outre les spectacles en compétition qui se dérouleront sous l'œil vigilant d'un jury dont l'inamovible, M'hamed Benguettaf, aux cotés d'un metteur en scène tunisien, est président ; il y aura, également, des conférences, des ateliers, des débats pendant toute la durée de ce festival. Cette rencontre parallèle se fera au profit des comédiens avec pour thème la formation et le système d'archivage en vue de sauvegarder la mémoire du théâtre. " Ce festival est un réservoir de talents et de comédiens qui assurent la relève et préparent l'avenir sur le plan de la création comme sur celui de l'interprétation ", souligne Djamel Bensaber. Il est, par ailleurs, prévu la tenue de trois stages, des ateliers de formation ayant trait aux différentes disciplines de la scène (réalisation, scénographie, dramaturgie) qui seront organisés au profit des amateurs de théâtre. Le commissaire du festival a, en outre, annoncé que la prochaine édition, la 41e , sera la continuité de l'édition de 2006 et celle de 2007. Quant à la 42e (2009), le commissariat du festival ambitionne d'en faire une édition euroméditerranéenne. "Nous avons l'intention de faire venir des troupes d'Europe, du Maghreb et du Moyen-Orient, en vue de confronter les différentes expériences théâtrales, de créer un espace de dialogue et d'échange " a-t-il soutenu. Qu'à cela ne tienne ! Le théâtre algérien reste, malgré des subventions, aussi consistant qu'épisodique sinistré et sous l'ornière d'un groupe inamovible.