Ce qui n'était, ces derniers temps, que rumeurs et spéculations concernant le remaniement du gouvernement, semble se confirmer avec le souhait émis par le chef de l'exécutif M. Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier, a annoncé, jeudi, à la Radio nationale, qu'il avait demandé le feu vert du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour procéder au remaniement de son gouvernement. "En tant que chef de gouvernement, je souhaite un remaniement du gouvernement", a-t-il dit. M. Belkhadem a précisé qu'il avait formulé sa demande au président Abdelaziz Bouteflika par écrit et a ajouté, sans autre précision, que sa requête avait été "suivie d'actes". Il est à noter que la Constitution autorise le chef du gouvernement à demander le remaniement de son gouvernement, mais c'est le président de la République qui a le dernier mot. M. Belkhadem, qui est également secrétaire général du FLN, a été nommé à la tête de l'exécutif par le chef de l'Etat en remplacement de M. Ahmed Ouyahia, en mai 2006, sans que les membres de gouvernement ne soient changés. Le président Bouteflika ayant préféré garder le même staff qui a travaillé avec M. Ouyahia, les ministres actuels du gouvernement représentent une coalition rassemblant trois partis ( FLN , MSP et le RND) sauf la ministre de la Culture , le ministre de l'Energie , le ministre des Finances et le ministre de la Communication. Ce dernier fut le seul changement dans le gouvernement Belkhadem. Certains observateurs affirment que la décision de remaniement sera prise, prochainement, par le chef de l'Etat, et cela en fonction des critiques que le président Bouteflika a fait envers certains ministres pour les retards dans la mise en œuvre de certaines réformes économiques et sociales, ce qui a ravivé les rumeurs sur un éventuel remaniement. Le président de la République, s'est constamment exprimé en public et en conseil de gouvernement sur la faiblesse et les retards qu'accusent certains départements ministériels. Lors de la récente rencontre avec les cadres de la Nation, le président est allé jusqu'à interpeller le chef du gouvernement à plus de dynamisme en rapport avec les grands défis du développement national. Les deux réunions qui ont regroupé le gouvernement et les walis sous la direction de chef de l'Etat ont également été l'occasion pour le président de la Républiques de donner des remarques et des critiques pour les participants à ces rencontres. Les observateurs évoquent également les critiques à l'encontre de président du MSP, ministre d'Etat, à cause de ses déclarations relatives à la possessions des dossiers de corruption et autres. "Celui qui a des preuves ou des dossiers qu'il les remette à la justice, sinon il sera poursuivi lui-même par la justice" a déclaré le chef de l'Etat qui est allé plus loin en affirmant "celui qui est entre nous dans le pouvoir qu'il soit avec nous, et s'il est contre nous il ne peut rester dans les rangs officiels" Toutefois, le président de la République a tenu à contrôler lui-même les membres de gouvernement et cela en consacrant des audiences pour chaque ministre. Les ministres ont remis les rapports sur les secteurs qu'ils dirigent, ce fut une première dans le fonctionnement de l'Etat algérien, ce qui explique que le chef de l'Etat veut avoir une idée sur l'application de son programme de développement et également le travail des membres de gouvernement.