Des experts en santé animale relevant du Bureau de la FAO de Nairobi luttent actuellement contre la flambée de fièvre de la vallée du Rift dans la Corne de l'Afrique, aidant en cela leurs homologues au Kenya, en Somalie et en Ethiopie. L'équipe de la FAO, en collaboration avec des experts de l'OMS et d'autres organisations d'aide internationale présentes dans la région, soutient les experts locaux en matière de préparation, communication, surveillance et lutte. Depuis 1998, lorsque la fièvre de la vallée du Rift avait débordé sur la péninsule arabique, suite à des inondations, la FAO s'est employée à empêcher la maladie de se propager vers les régions à risque de l'Afrique subsaharienne tout en repérant les points "chauds" en Afrique de l'Est et de l'Ouest afin de prédire de nouvelles flambées et de mettre en place des stratégies appropriées. La maladie virale, provoquée par les piqûres de moustiques, affecte aussi bien les ruminants que les humains. Historiquement, elle s'est produite suivant des cycles variant de cinq à quinze ans. Mais, avec le changement climatique, notamment les inondations et les sécheresses à répétition ainsi que les modifications de l'écosystème faites par l'homme, ces intervalles pourraient se modifier à l'avenir. La dernière flambée a débuté en novembre 2006 dans le nord-est du Kenya, peu après l'alerte lancée à l'époque, par le Bulletin EMPRES de la FAO. Mis à part l'épizootie de 1998, de graves flambées s'étaient déclarées en Egypte en 1977, au Sénégal et en Mauritanie en 1987 et, de nouveau, dans ces deux pays en 1993-95. Sur le terrain, les opérations bénéficient du soutien technique du Centre de gestion des crises FAO/OIE. Celui-ci avait été mis sur pied, en octobre dernier, pour apporter des réponses rapides aux maladies animales transfrontières qui sont très contagieuses entre animaux et qui peuvent se transmettre à l'homme. La maladie peut provoquer des pertes économiques considérables parmi le bétail et elle peut même affecter certaines antilopes sauvages. La fièvre de la vallée du Rift se déclare souvent après de fortes inondations, les pluies abondantes produisant un effet "réveille-matin" sur les moustiques, vecteurs de la maladie. La transmission à l'homme peut s'effectuer dans les abattoirs ou lors du commerce et du transport. Parfois, c'est le vent qui en est la cause puisqu'il peut transporter les moustiques sur de longues distances. Capable de décimer le cheptel, la maladie peut être fatale pour l'homme. Depuis l'apparition de la dernière flambée, on a dénombré 47 décès dans les zones de Garissa dévastées par des inondations. Garissa est le chef-lieu de la province nord-est du Kenya. Le ministère kenyan de la Santé, de concert avec les organisations internationales, distribue des moustiquaires aux populations et effectue des contrôles sanitaires et des campagnes de mobilisation et d'éveil contre les risques de transmission à l'homme aussi bien dans les élevages que dans les abattoirs. Le Centre de gestion des crises (basé à Rome) coordonne la lutte contre la maladie dans le cadre de son mandat relatif aux maladies animales transfrontières. "Lors de la création du Centre, nous fûmes confrontés à la menace potentielle de l'influenza aviaire hautement pathogène, menace pesant sur l'homme et l'animal", a indiqué Mme Karin Shwabenbauer, Directrice du Centre. La flambée de fièvre de la vallée du Rift est un autre exemple qui nécessite une réponse rapide et coordonnée. " J'applaudis au fait que le Centre ait pu aider les experts sur le terrain à lancer les activités appropriées dès l'apparition de la flambée ", a-t-elle précisé.