Le film amazigh, qui est né au début des années 1990, notamment, avec Machaho de Belkacem Hadjadj, La Montagne de Baya de Azzeddine Meddour , La colline oubliée, de Bougermouh, est en train de gagner en espace; en témoigne le festival national du film amazigh devenu régulier depuis maintenant sept années. Afin de donner plus d'énergie, plus de corpulence à cette manifestation qui doit se dérouler cette année entre le 11 et le 15 janvier prochains dans la ville de Tlemcen, l'Entreprise nationale de la télévision algérienne (ENTV) a mis la main à la patte. C'est ainsi que l'Unique a remis, au commissariat du festival culturel national du film amazigh, des copies de ses archives, de films et autres œuvres audiovisuelles en tamazight ou traitant de cette question. Cette information a été révélée, cette semaine, par Hachemi Assad, commissaire de cette manifestation culturelle annuelle, lors de son récent passage à Oran. Assad a indiqué à l'APS qu'un travail d'élaboration d'un fichier de films en tamazight, amateurs ou professionnels et tous genres confondus, tournés depuis l'indépendance à ce jour, est actuellement en cours. Le but recherché n'étant pas seulement celui de faire connaître les productions audiovisuelles en tamazight, mais également constituer une banque de données qui sera mise à la disposition des professionnels, des chercheurs et des cinéphiles, curieux de découvrir l'évolution de ce genre filmique, très prolifique, ces dernières années. La constitution d'archives de films répond, également, au but de créer une filmothèque qui sera “ une sorte de mémoire de tout ce qui a été produit dans ce domaine ”, et “ contribue à la concrétisation des objectifs du festival, qui sont entre autres, la promotion du cinéma algérien d'expression amazighe et la création d'espaces d'échange d'expériences et d'expertises entre artistes, créateurs, opérateurs culturels algériens et étrangers ”, a indiqué M. Assad. Concernant cette dynamique que connaît la production filmique d'expression amazighe, le commissaire du festival l'a expliquée par le fait que cette manifestation offre une opportunité pour les cinéastes et producteurs de montrer leurs films : “Nous contribuons, également, par une série de stages et d'ateliers à la formation d'une soixantaine de jeunes réalisateurs, appelés à enrichir les fonds filmiques. Ces stagiaires achèveront leur formation, durant l'édition de Tlemcen, avec un dernier atelier dédié à la critique cinématographique, a indiqué M. Assad, en précisant que” l'institutionnalisation du festival, est un autre facteur qui encouragera, davantage, les professionnels à investir ce genre. Rappelons à juste titre que le festival national du film amazigh a été créé par le Haut commissariat à l'amazighité en 1999. Ce rendez-vous, devenu régulier, a été institutionnalisé par arrêté du ministère de la Culture en date du 25 décembre 2005 (avec la nomination à sa tête de M. Assad Si El Hachemi). “Autre grande nouvelle qui favorise le développement de cette rencontre annuelle, c'est que le festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA) a, récemment, bénéficié d'un siège à la Bibliothèque nationale du Hamma. Les invités à cette rencontre cinématographique qui n'a pas de ville fixe, concourent à la distinction suprême qui est l'olivier d'or. Il y a deux années, l'ambiance de ce festival, qui s'est tenu dans la ville de Ouargla, était morose du fait de la déception des organisateurs de ne pas pouvoir mettre en ouverture le film qui est sorti à cette période là, et qui s'appelle, Si M'hand U M'hend, l'Insoumis ”. Le producteur du film, Liazid Khodja, avait refusé d'envoyer une copie au festival puisque ce film venait tout juste d'être bouclé.