Les cours des céréales sont restés fermes sur le marché à terme européen, répercutant la grande fermeté des marchés américains, dopés par les craintes concernant l'état des cultures américaines et par le recul du dollar, ont indiqué des opérateurs européens. Les pluies qui arrosent les grandes plaines américaines ralentissent les opérations de semis de maïs et de soja. Selon les spécialistes, elles constituent aussi une menace pour les rendements du blé tendre d'hiver. Les dernières prévisions de la FAO indiquent une production céréalière mondiale proche de 2,2 milliards de tonnes en 2008, soit une hausse de 3,8% par rapport à 2007. "En dépit de ces niveaux de production exceptionnels pour presque toutes les cultures, y compris pour le riz, les cours restent élevés et la volatilité des prix ne devrait pas s'atténuer", selon la FAO dans ses "Perspectives", précisant que le blé devrait enregistrer la plus forte augmentation. Ce qu'on peut dire par ailleurs c'est que les cours des céréales se sont stabilisés durant les premiers mois de l'année en cours, mais à un niveau très élevé, les prix ayant augmenté de 53% par rapport à début 2007. Résultat, la facture des importations alimentaires des pays à faible revenu et à déficit de cultures vivrières devrait s'élever, toujours en 2008, à 169 milliards de dollars, soit 40% de plus qu'en 2007. Cela devrait aggraver la situation de privation déjà inacceptable dont sont victimes 854 millions de personnes, a souligné le sous-directeur général de la FAO. "Pour y faire face, il faut que la production de denrées augmente de 50% d'ici à 2030", a affirmé ce même responsable, estimant que les Etats et les institutions internationales devaient "augmenter leurs investissements dans l'agriculture afin d'améliorer la productivité". Une situation des plus paradoxales dans certains pays où la production céréalière a repris ses droits. Néanmoins, les producteurs n'arrivent pas à écouler leur blé sur le marché pour des raisons multiples. C'est le cas de la France. En effet, les signes sont là. La France, grand pays producteur a reconstitué ses stocks de blé et de maïs et les récoltes un peu partout dans le monde s'annoncent abondantes. Les blés sont beaux autour de la Mer noire. S'il n'y a pas d'accident climatique sur les autres moissons dans des pays comme l'Australie, on s'attend à une production record et donc une baisse des prix à la récolte. Mais les céréaliers restent prudents car la situation est fragile et la consommation de céréales dans le monde continue d'augmenter. Il faut s'attendre à l'avenir à une forte volatilité des prix. De quoi donner des sueurs froides aux acheteurs d'aliment. Les prix resteront encore élevés du moins d'ici la fin de l'année.