Le projet d'Union pour la Méditerranée intéresse davantage les milieux économiques des pays du bassin méditerranéen. Ceci au moment où les divergences peinent à s'estomper au sommet des gouvernements des pays de la région. En effet, une enquête réalisée il y a quelques jours par l'institut français de sondage, IPSOS, pour le compte de l'organisation française, CGPME, la Confédération générale de la petite et moyenne entreprise, montre que les chefs d'entreprises des pays du sud de l'Europe et ceux de la rive sud de la Méditerranée, notamment dans les pays maghrébins, semblent de plus en plus séduits par le projet cher au président français, Nicolas Sarkozy. Interrogés sur l'UMP, "933 dirigeants d'entreprises européens et maghrébins (Algérie, Espagne, France, Italie, Maroc, Tunisie) expriment de l'espoir (49%) et de la confiance (30%). Les plus séduits restent toutefois les chefs d'entreprise maghrébins, qui expriment un espoir fort (58 %), plus spécifiquement en Algérie et en Tunisie (61%). Du côté européen, c'est au sud que l'on trouve les dirigeants les plus séduits, espagnols et italiens", a-t-il été souligné dans l'enquête en question. Paradoxalement et contre toute attente, les patrons français se sont montrés, plutôt, réticents quant au projet d'Union pour la Méditerranée. "Les chefs d'entreprise français apparaissent beaucoup plus méfiants que les autres entrepreneurs (24 % contre 9 % de l'ensemble)", a-t-il été conclu. En tout cas, l'investigation en question a permis de connaître les visions nourries dans les milieux économiques de chacun des pays enquêtés. D'une façon générale, ce sont les divergences qui émaillent le projet de Nicolas Sarkozy depuis le départ qui viennent d'être réaffirmées, en soulignant que "pour certains, le projet de l'UPM n'est qu'une utopie de fait du trop grand nombre de pays impliqués (39 au total, dont 27 au nord et 12 au sud), de conflits armés ou frontaliers et la nature même de certains des régimes des pays concernés". Tous ces facteurs, donc, jouent en défaveur de l'aboutissement du projet en question. Pour d'autres, par contre, à savoir les plus optimistes, "l'UPM est, au contraire, une opportunité historique, le défi du partage de la modernité et du développement entre le Nord et le Sud permettant d'apporter prospérité, sécurité et stabilité à chacun d'entre les pays impliqués". Evoquant l'impact de la future Union pour la Méditerranée sur le monde de l'entreprise, les impressions recueillies à l'issue de cette enquête laissent entrevoir une tendance plutôt enthousiaste. Il est ainsi souligné dans l'enquête de l'IPSOS que "l'Union pour la Méditerranée est une source d'espoir et de confiance pour la très grande majorité des chefs d'entreprise du futur espace méditerranéen. (…) Lorsque l'on demande aux entrepreneurs quels sont les sentiments qui résument le mieux leur état d'esprit lorsqu'ils pensent à l'UPM, c'est l'espoir qui est le plus cité. Les sondages font savoir qu'un chef d'entreprise sur deux, soit 49% de l'ensemble des chefs d'entreprise interrogés y nourrissent de l'espoir, alors que 39% des patrons sondés se sont déclarés confiants en les avantages de l'UPM. Tandis que, conclut l'enquête en question aussi, "l'Union pour la Méditerranée suscite des évocations positives pour 8 chefs d'entreprise sur 10, soit auprès de 79% au total".