Si la fête de la musique qui intervient tous les 21 juin de l'année, au moment du solstice d'été, a vingt-six ans d'âge, ce n'est que récemment qu'elle s'est démocratisée atteignant plus d'une centaine de pays dont l'Algérie.L'idée de la fête de la musique est fondamentalement païenne, mais ne porte en rien les germes du blasphème par rapport à quelque croyance qui soit, parce que, cette célébration de la chose lyrique n'est rien d'autre que la célébration de la vie. C'est comme si l'on offrait aux gens un nouvel espace extra-muros, dans lequel ils sont invités à se réunir autour de sons et de chants qui ont accompagné l'humain depuis que le monde est monde.Nous voilà donc à l'instar des autres contrées du globe en plein dans ce processus de sortir la musique des sentiers battus des salles de spectacle pour la proposer en pleine rue populaire, où les passants, badauds ou férus du rythme sont invités à partager un moment d'intense amitié. C'était le centre culturel français, -la fête de la musique étant une idée française- qui fut le premier à initier il y a quelques années ce rendez-vous dans quelques salles de la capitale, avant que l'effet boule de neige atteigne d'autres villes, comme Oran, Béjaïa et Tizi Ouzou. Une fois déclenchée, cette idée a été reprise par quelques unes de nos institutions culturelles qui rajoutent désormais ce rendez-vous à leur planning culturel de l'année. C'est le cas de l'établissement arts et culture de la wilaya d'Alger, un organisme qui a d'ores et déjà concocté son programme pour le solstice de l'été. Le 21 juin prochain sera donc une journée littéralement colorée de sons et de rythmes qui parviendront de tous les styles musicaux de l'Algérie profonde. Un plateau de choix sera proposé au public pour une soirée non-stop de musique, où tout genre musical comme le chaâbi, hawzi, bédoui, kabyle, sétifien, raï, assimi et le malouf….. sera célébra à la gloire de cette fête qui est un pur moment du retour aux sources. Prendront part à cette fête entre autres, Hassan Ahras, Sihem, Naïma Dziria, El Ghazi, Raïna Raï, Bariza, chaba Yamina, Djamel Allam, Mourad Djaâfri, Hassen Dadi, Benzina, Houari Benchenet, Mohamed Lamari, le groupe Dzaïr, Mohamed Laâraf, Slamyka, Salim Fergani, Triana d'Alger, Izouren, Rabah Asma, Farid Ouamane, Khalidou, Souad Bouali et le groupe Harmonica.Cette soirée de rencontre et d'échange musical sera également marquée par un spectacle de danse signé par le ballet de l'Etablissement Arts et Culture.Avant de se rendre à cette rencontre où le lyrique est célébré sous toutes ses coutures, apprenez qu'en 1982 un directeur de musique et de danse qui s'appelait Maurice Fleuret a rêvé d'une chose aussi simple que compliquée : faire descendre les gens dans la rue. Ce n'était pas pour protester contre une quelconque injustice, mais juste pour faire la fête. A l'époque, Jack Lang était ministre de la culture et c'était lui qui avait donné son feu vert pour que le rêve se réalise ! “ Faites de la Musique, Fête de la Musique ”, disait-on à Paris où a été inventé un autre slogan de mai 68, “ faites l'amour et non la guerre ! ”. Musiciens professionnels et amateurs s'étaient mobilisés sur la même arène face à un peuple qui est descendu spontanément dans la rue afin de s'abreuver solennellement de la chose lyrique.