Invité samedi soir au forum de l'ENTV, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, s'est longuement étalé sur l'explication de la réforme de l'université algérienne après l'Indépendance. Le niveau de la qualité de l'enseignement en Algérie, actuellement est très bas comparativement aux années 1970, et les diplômes ne sont pas reconnus à l'étranger, un point qui a été évoqué, hier, lors de ce rendez-vous télévisé. M. Rachid Harraoubia a indiqué à cet égard, que des écoles doctorales seront ouverte très prochainement, il sera fait donc appel à des professeurs algériens établis à l'étranger ainsi qu'à d'autres étrangers de haut grade, connus pour leur qualification dans les disciplines qu'ils enseignent, afin de profiter de leurs expériences pour encadrer les étudiants. "L'université algérienne est en période de transition, c'est vrai qu'après l'Indépendance il y avait peu d'étudiants quelque 2 500 seulement. On avait besoin de cadres pour reconstruire le pays ; notre stratégie a été basée, notamment sur la quantité ; on est à plus d'un million d'étudiants actuellement", dira-t-il, en poursuivant, "Certes, cela a influencé entre autres négativement sur la qualité". Mais l'Etat à consacré, pour l'application du programme quinquennal 2008/2012 relatif à la recherche scientifique, une enveloppe de l'ordre de 100 milliards de DA. D'où la construction de plus de 60 établissements, la création de plusieurs nouvelles filières et branches ainsi que l'envoi chaque année à l'étranger quelque 520 étudiants et enseignants pour finaliser leur thèses. La réforme a pris en considération le développement de l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. Tout cela rentre, souligne le ministre, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi d'orientation sur la recherche scientifique et de développement technologique, ainsi que la signature des statuts particuliers de l'enseignant suite, selon le ministre à "la volonté des pouvoirs publics de donner à l'enseignant au sein de notre société, la place de choix qui lui revient de droit et qui permet de lui donner les moyens statutaires et réglementaires nécessaires à sa promotion". Il faut dire qu'actuellement notre pays soufre énormément du phénomène de la fuite des cerveaux. A cette question là, le ministre a assuré que l'Etat fait tout son possible pour attirer ces cadres algériens par l'introduction de dispositions particulières favorisant la réinsertion des compétences nationales établies à l'étranger en leur conférant la reconnaissance du rang académique et statutaire équivalent, au sein des institutions universitaires et de recherche étrangères. Concernant par ailleurs, l'application du système Licence-Master-Doctorat (LMD), M. Harraoubia s'est félicité de la sortie cette année de la première promo où vingt étudiants d'entre eux ont été envoyés à l'étranger. Abordant la question de la situation déplorable des cités universitaires et des établissements, par le manque d'accès au réseau Internet, de bibliothèques, moyens de transports, la surcharge des places, et l'insignifiante bourse l'hôte du forum a déclaré que l'amélioration est à sa première étape, et résoudre ces problèmes, demande du temps. Le ministère, a-t-il dit, déploie tous les moyens, quant à la mauvaise gestion des cités, elle relève des gens qui gèrent ces établissements, signale-t-il. Enfin, des infrastructures répondant aux normes internationales sont en cours de réalisation avec quelque 520 000 places pédagogiques qui seront crées entre 2009/2010, conclut le ministre. M. Haraoubia a estimé à propos de l'augmentation de la bourse universitaire que la question de prise en charge de l'étudiant "ne devrait pas se limiter à la bourse universitaire".Il a affirmé à ce propos que le budget global consacré à la prise en charge de chaque étudiant est estimé à "19 millions de centimes par an et englobe les volets pédagogique et social (...), ce que même certains pays développés n'arrivent pas à offrir". A une question sur la fuite des cerveaux, M. Haraoubia a souligné que "de nombreux étudiants ayant bénéficié d'une bourse d'études à l'étranger en post-graduation ont regagné le pays". Il a rappelé à ce propos la mesure prise récemment pour encourager le retour des compétences nationales établies à l'étranger depuis des années, à savoir le statut particulier de l'enseignant universitaire qui comprend d'importantes améliorations liées, notamment, aux compensations.S'agissant des compensations dont le taux sera fixé par une commission mixte, le ministre a indiqué que cette démarche vient s'ajouter aux nombreux acquis réalisés par le secteur et les représentations syndicales à travers les statuts particuliers déjà en vigueur.