Les voyants économiques sont tous au vert en Algérie, le chômage décroît et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Alors que l'Europe est frappée de récession et l'inflation fait des ravages. La bourse du Caire a gagné 1,7% depuis le début de l'année alors que la grande partie des bourses européennes évoluent dans le rouge. Les marchés frontières développent un marché financier dynamique. Intérêt pour les matières premières et le commerce intérieur L'Algérie semble, aux yeux de pas mal de pays occidentaux, être la nouvelle destination pour les entreprises à capitaux qui investissent dans les pays à fortes potentialités économiques. En ce sens, l'Algérie a élaboré une politique d'encouragement de l'investissement étranger afin d'engranger le plus de capitaux. Flux financier permettant un tant soit peu la résorption du chômage et la création de richesse. Le gouvernement n'a pas manqué d'entamer des danses de séduction envers les potentiels investisseurs étrangers ; attirés faut-il le préciser par les opportunités d'affaires dans un pays aux richesses insoupçonnées. Cependant la concurrence demeure rude et chaque pays émergent ou pas tente d'attirer les capitaux étrangers. Mais, les circonstances locales prêtent souvent à réflexion. L'instabilité politique ou sociale est un handicap que certains pays n'arrivent pas à surmonter. Facteur néanmoins important dans le calcul du risque en fonction de la région et du problème qui en découle. Exemples : Investir au Vietnam où le taux d'inflation a grimpé à 18% le mois dernier? Prendre une participation dans une entreprise au Pakistan où les kamikazes font régner la terreur? Miser sur l'Egypte où les émeutes de la faim sont fréquentes depuis le début de l'année? Aller en Bolivie où les menaces de nationalisation pèsent sur les investisseurs? Non, serait-on tenté de répondre. Mais pour les Occidentaux, le bras chargé de la gestion d'actifs des banques, ces pays constituent des "marchés frontières" à ne pas négliger. "Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ne sont certes pas saturés et ils présentent encore de belles opportunités d'investissements. Mais nous devons regarder dès aujourd'hui les marchés de demain et nous préparer pour faire le saut le moment venu." Lit-on dans le dernier numéro de la revue Investir . Le gestionnaire a déjà fait le pas. Plus de huit milliards d'investissements dans l'ensemble des pays émergents ont été consacrés l'année dernière à créer des entreprises dans les BRIC. Trésors de guerre L'intérêt des investisseurs pour ces nouveaux pays n'est pas nouveau. Crédit Suisse (CSGN.VX) a créé un indice en janvier. Les marchés frontières devaient emprunter auprès de la Banque mondiale il y a encore dix ans. Ces pays ont suivi les recommandations du Fonds monétaire international et ont désormais des comptes nationaux sains. Ils introduisent de la discipline dans la gestion des finances publiques. Ils adoptent aussi les règles démocratiques et de multipartisme, et combattent la corruption. Enfin, ils mettent en place un marché financier national qui s'avère dynamique. "Nous les dénombrons à une cinquantaine même si nous n'investissons pas encore dans chacun d'entre eux", Précise Alexander Tarver de l'UBS Suisse. Certains de ces pays ont de quoi faire saliver les investisseurs. "A lui seul, le Conseil de coopération du Golfe (Koweït, Bahreïn, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Oman et Yémen) investit 1,2 trillion de dollars dans les infrastructures. A ce titre, il offre d'énormes possibilités aux investisseurs", relève l'expert. Alexandre Tarver ne minimise pas les risques d'investir dans ces nouveaux marchés. "Oui, d'un jour à l'autre, des Etats basculent dans l'instabilité politique; l'inflation freine la croissance; les recettes d'exportations dégringolent, énumère-t-il. Mais nous misons sur le long terme." Selon lui, le potentiel se trouve dans leurs matières premières et leurs vastes marchés intérieurs. "Le plus intéressant, dit-il, est que ces pays seront certes affectés en cas de ralentissement global, mais ils sont de plus en plus équipés pour faire face. Pour cause, des Etats ont accumulé des trésors de guerre et leurs entreprises se développent en Afrique ou en Asie, sans aucune interaction avec les économies des pays industrialisés." Recul des taxes douanières Les barrières commerciales qui entravent les échanges ont baissé durant la dernière décennie. Ce phénomène a permis à de nombreux pays pauvres de participer davantage au commerce mondial. La Banque mondiale fait ce constat dans les indicateurs du commerce mondial 2008, publié ce mardi. "Les pays ayant les moindres barrières ont obtenu les meilleurs résultats en termes d'exportations", affirme Roumeen Islam, auteure principale du rapport. Celui-ci est assorti d'un classement qui permet de hiérarchiser les progrès accomplis par les pays dans la libéralisation de leur régime tarifaire. Sans surprise, les pays industrialisés pratiquent les obstacles les plus faibles, mais le rapport relève que de nombreux pays suivent de près. La Géorgie, Haïti, l'Arménie et Maurice font partie des dix presmiers. La Banque mondiale part du principe que la libéralisation du commerce conduit à la prospérité, un postulat qui ne fait pas l'unanimité. Les critiques estiment qu'un certain protectionnisme est nécessaire pour protéger les industries naissantes. Ils relèvent aussi que les recettes douanières constituent les seules sources de revenus pour de nombreux Etats.