L'attention se focalise sur l'organisation et la régulation du secteur du transport urbain pour l'adapter aux mutations socio-économiques imposées par les perspectives de “Oran, cité métropole”. Selon le directeur des transports de la wilaya, Merzoug Mokhtar, et partant d'un constat peu reluisant qui fait état d'un marasme lancinant, la réflexion et les efforts se concentrent, plus que jamais, sur les voies et moyens pour pallier les insuffisances et éliminer les aspects négatifs engendrés par une somme de facteurs et de pratiques altérant le secteur et la fonction de transporteur. Parmi les impondérables du transport urbain, il y a lieu de citer la saturation de certaines lignes au détriment d'autres moins fournies. Cet état de fait a amené les responsables concernés à proposer un redéploiement de la flotte opérationnelle en fonction des mouvements des personnes et de la configuration urbanistique actuelle, a-t-il encore noté. Les prestations laissent aussi à désirer et ne font montre d'aucune volonté de les promouvoir. Certains transporteurs continuent d'imposer leur “diktat” et de fouler aux pieds la réglementation en vigueur, faisant fi du cahier des charges et de la notion de service public. Les doléances formulées au niveau de la direction des transports s'accordent à montrer du doigt la nonchalance de certains transporteurs qui disposent des horaires et des rotations comme bon leur semble et selon leurs intérêts. Les arrêts ne sont pas souvent respectés et certaines dessertes n'aboutissent pas jusqu'au terminus. A titre d'exemple, la ligne “14” reliant la localité côtière de Mers El-Kebir (nord) à hai “El-Othmania” (ex Maraval) dans la banlieue sud d'Oran se voit trop souvent écourtée en fonction du nombre d'usagers, pour se terminer au bon milieu du tracé, à la place Valéro au centre-ville d'Oran. Le même traitement est réservé aux utilisateurs de la ligne “31” reliant douar Belgaid et la localité de “El Menzeh” (ex-Canastel), à l'est, au centre-ville d'Oran. Certains transporteurs écourtent le voyage à hauteur de hai “Es Seddikia”, dans la banlieue-est. “Une pratique qui épargne du temps et rapporte plus”, estiment des transporteurs, au grand dam des usagers. Les utilisateurs assistent parfois passivement à des changements d'itinéraire intempestifs, comme c'est le cas pour la ligne “16” reliant la pêcherie d'Oran (nord) à hai El-Othmania (ex Maraval) dans la banlieue-sud. Contre toute attente, la concurrence ne contribue pas à l'amélioration des prestations. Bien au contraire, elle ravive des “passions” et des pulsions provoquant ainsi, un gymkhana entre conducteurs d'autobus, surcharge, cacophonie (musique, querelles et disputes). Cette situation et cette pression exercée sur les usagers ont été à l'origine d'une vive dispute entre un receveur de bus et un usager, qui s'est terminé par un meurtre, il y a quelques mois. Il arrive même que certains transporteurs n'hésitent pas à débarquer leurs passagers en les invitant à monter dans un autre bus pour repartir vide vers la station et charger une autre “fournée”. Cette gabegie caractérise plusieurs lignes, notamment celles qui desservent le centre-ville à l'instar du “11” qui relie la Cité Usto et la cité El-Yasmine à la place “Valero”, et le “U”, qui relie cette station à l'université Es-Senia, qui sont à l'origine de bouchons de la circulation très contraignants pour les déplacements dans le tissu urbain. Les nouvelles lignes ouvertes récemment pour desservir les nouveaux groupements urbains et les nouvelles zones d'habitation manquent encore d'organisation. Certains transporteurs, agissant selon leur bon vouloir, ne trouvent pas mieux que d'écourter le trajet obligeant les passagers à parcourir à pieds de longues distances pour rejoindre leurs domiciles ou la station la plus proche.Si certaines dessertes sont suspendues dès le crépuscule, d'autres par contre mieux loties revont pas au delà de 21 heures, même au printemps et en été. “Cela pénalise aussi bien les Oranais qui veulent assister à des manifestations programmées en soirée et réduit les déplacements des familles qui ne disposent pas de moyens de transport”, a affirmé, non sans dépit, un usager La situation n'est guère différente pour les taxis qui ne disposent pas de station réglementée et dont les prix des courses sont fixés, aussi bien à la tête du client qu'en fonction l'humeur du chauffeur sans respect du prix affiché par le compteur. Il arrive que certains taximètres ne soient pas étalonnés aux normes fixées par les pouvoirs publics. Certains sont classiques et d'autres électroniques et à la pointe de la technologie. Mais, reste le problème de l'homologation de ces systèmes qui fixent les tarifs des prestations. Certains taxieurs refusent certaines destinations au motif de l'état de la chaussée ou de l'insécurité. “Dans ce cas, un prix forfaitaire, qui dépasse de loin le montant exigé pour cette prestation est fixé, et souvent le client n'a d'autre choix que de l'accepter”, dira un usager. Le soir, ce sont d'autres moeurs et d'autres pratiques qui réglementent le secteur des taxis. Même la concurrence d'une entreprise privée “Taxis Abdelaziz” n'a pas réussi à donner une nouvelle impulsion à la profession, en raison de son parc réduit qui n'arrive pas à satisfaire la demande d'une clientèle nombreuse. Cette situation a ouvert la voie toute grande devant des “clandestins” qui profitent de l'”aubaine”, en fixant des prix élevés pour des destinations souvent assurées à prix réduits par les “taxieurs officiels”. Pour faire face à cette situation, la direction des transports lancera prochainement une campagne de sensibilisation sur l'importance du transport en associant le partenaire social (syndicat), les opérateurs, les responsables de la ville, les comités de quartiers et les associations de consommateurs et à caractère social. Cette tutelle du secteur propose également la création d'une station urbaine, en plein centre-ville d'Oran, pour les bus desservant la ligne de l'aéroport, “qui commence à connaître une intense activité”, selon le directeur des transports qui a annoncé l'entrée en service, fin juillet, d'une deuxième entreprise privée de taxis, agréée récemment. Cette dernière dispose d'un parc de 20 véhicules qui pourra être étoffé à l'avenir pour compter une cinquantaine de voitures. Concernant les grands projets d'avenir, la même source a annoncé que les travaux de réalisation du “tramway d'Oran” rentreront dans une nouvelle phase de concrétisation, après la clôture des opérations de transfert des réseaux pour libérer le tracé des lignes de ce moyen de transport qui révolutionnera le secteur dans la future “Oran métropole”.