L'attention se focalise sur l'organisation et la régulation du secteur du transport urbain pour l'adapter aux mutations socioéconomiques imposées par les perspectives d'«Oran, cité métropole», a affirmé le directeur des transports de la wilaya. Parmi les impondérables du transport urbain, il y a lieu de citer la saturation de certaines lignes. Les prestations laissent aussi à désirer et les transporteurs ne font montre d'aucune volonté de les améliorer. Plus grave encore, certains d'entre eux continuent d'imposer leur diktat et de fouler aux pieds la réglementation en vigueur, faisant fi du cahier des charges et de la notion de service public. Ainsi, souvent les arrêts ne sont pas respectés et certaines dessertes n'arrivent pas au terminus. A titre d'exemple, la ligne 14, reliant la localité côtière de Mers El-Kebir à haï El-Othmania (ex-Maraval), est très souvent écourtée pour se terminer au milieu du tracé, à la place Valéro, au centre-ville. Les utilisateurs assistent parfois impuissants à des changements d'itinéraire intempestifs, comme c'est le cas pour la ligne 16 reliant la pêcherie à haï El-Othmania. Contre toute attente, la concurrence ne contribue pas à l'amélioration des prestations. Bien au contraire, elle ravive les «passions» et les pulsions. Cette situation a été, d'ailleurs, à l'origine d'une vive dispute entre un receveur de bus et un usager, qui s'est terminée par un meurtre il y a quelques mois. Il arrive même que des transporteurs débarquent leurs passagers dans un autre bus pour repartir vide à la station. Cette gabegie caractérise plusieurs lignes, notamment celles qui desservent le centre-ville, à l'instar de la 11 qui relie la cité Usto et celle d'El-Yasmine à la place Valero. Les nouvelles lignes, ouvertes récemment pour desservir les nouveaux groupements urbains et les nouvelles zones d'habitation, manquent, pour leur part, d'organisation. Certains transporteurs, agissant selon leur bon-vouloir, ne trouvent pas mieux que d'écourter le trajet, obligeant les passagers à parcourir à pied de longues distances pour rejoindre leur domicile ou la station la plus proche. Si certaines dessertes sont suspendues dès le crépuscule, d'autres, mieux loties, ne vont pas au-delà de 21h, même au printemps et en été. «Cela pénalise aussi bien les Oranais qui veulent assister à des manifestations programmées dans la soirée, et réduit les déplacements des familles qui ne disposent pas de moyens de transport», a affirmé, non sans dépit, un usager.