"L'accord de paix conclu le 9 juin 2008 à Djibouti, que notre organisation et d'autres institutions internationales ainsi que de nombreux partenaires de l'Afrique ont immédiatement salué, constitue pour nous, mais d'abord et avant tout pour le peuple de Somalie, un immense espoir". C'est ce qu'a déclaré, hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.Intervenant, tard dans la nuit de dimanche devant les membres du conseil de paix et de la sécurité de l'UA, le président Bouteflika a souligné que "l'examen de la question somalienne a été toujours pour nous un moment douloureux, depuis que ce pays a sombré dans la violence et l'anarchie". Un accord de plus a été, en effet, signé le 9 juin dernier, entre le gouvernement fédéral de transition et la coalition d'opposition de la Somalie. Les deux délégations étaient réunies à Djibouti, sur une initiative onusienne. Cet accord prévoit un cessez-le-feu effectif sous 30 jours, pour une période de 90 jours renouvelable. Il sera assorti d'un déploiement dans les 120 jours d'une force internationale de stabilisation gérée par l'ONU. Celle-ci sera composée de pays "amis" de la Somalie, mais non frontaliers, afin d'exclure l'Ethiopie. L'exigence de l'opposition, en contrepartie, est justement le retrait des troupes éthiopiennes qui soutiennent le gouvernement provisoire dans sa lutte contre la guérilla islamiste. L'ARS s'est engagée à prendre ses distances avec tout groupe armé ou tout individu qui se positionnerait contre cet accord de paix. C'est la première fois, ces derniers mois, que les deux délégations acceptaient de s'entendre sur un traité en y réfléchissant conjointement. Lors des dernières tractations, les débats avaient eu lieu séparément, les dirigeants du pays et ceux de l'opposition refusant de se rencontrer. Cet accord naît donc sous de bons auspices et pourrait représenter une véritable avancée vers la paix. Ce qui est de l'avis de Bouteflika. Ce dernier est convaincu que les Somaliens qui "connaissent mieux que quiconque le prix de la désunion et les affres de la guerre, ont déjà renforcé, à travers leur dialogue, leur propre conviction que seule la poursuite d'un processus politique, pacifique et fraternel les guidera vers une solution définitive qui constituera également une immense contribution à la stabilité de toute la Corne de l'Afrique". Le président a, tout de même, exprimé le souhait de voir cette évolution atteindre un point de non retour à même de permettre à la communauté internationale, mais surtout à la grande famille africaine et aux partenaires de la Somalie d'apporter leur contribution à la reconstruction de ce pays qui aura renoué avec la paix et la stabilité. Il a, par ailleurs, exhorté les parties à redoubler d'efforts afin de régler les questions en suspens en vue de garantir la pleine mise en oeuvre de l'accord global de paix en termes de déploiement et d'entraînement des unités communes, de désarmement et de délimitation des frontières entre les régions nord et sud du Soudan.