Les prix du pétrole ont battu jeudi matin, un nouveau record, dépassant pour la première fois la barre des 146 dollars. Le brut léger pour livraison en août a, en effet, atteint les 145,85 dollars le baril lors des cotations électroniques du NYMEX (marché des matières premières de New York), en hausse de 2,28 dollars le baril. A Londres, le Brent de la mer du Nord a grimpé à un niveau historique de 146,69 dollars en cours de séance avant de reculer à 146,07 dollars, en hausse de 1,81 dollar par rapport à la séance précédente. L'embrasement qui a commencé mercredi, a été nourri par une diminution surprise des stocks de brut américains. Les réserves de brut des Etats-Unis ont reculé de 2,0 millions de barils, à 299,8 millions de barils, la semaine dernière et sont désormais de 15,3% inférieures à leur niveau d'il y a un an, selon le département américain à l'Energie (DoE). Cette flambée s'explique, par les récents développement survenus dans le dossier iranien. En effet, la position des Etats-Unis et Israël qui n'excluent pas la possibilité d'une attaque militaire contre l'Iran, a fait réagir Téhéran qui, par la voie de son ministre du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, averti mercredi que toute attaque contre l'Iran entraînerait une riposte impitoyable de son pays et aurait de graves conséquences sur un marché pétrolier déjà instable. "Pour l'Iran, toute action de quelque ordre que ce soit ne sera pas calme mais féroce", a dit M. Nozari à la presse en marge du Congrès mondial du pétrole à Madrid. Pour le ministre iranien du Pétrole, une telle action ne serait pas sage et affecterait considérablement le marché du pétrole. Un marché en effervescence, qui inquiétée de plus en plus l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite est "inquiète" des prix élevés du pétrole, a déclaré jeudi à la presse le ministre de la première puissance pétrolière mondiale, mais il a réaffirmé à l'occasion du 19e Congrès du pétrole de Madrid que "l'offre répondait à la demande". "La demande est là, mais l'offre répond à la demande", a répété jeudi le ministre saoudien du Pétrole. "Les stocks de l'OCDE ont grimpé de 20 millions de barils en mai", a-t-il affirmé à l'appui de sa démonstration. Selon M. Nouaïmi, l'envolée du pétrole s'explique par la spéculation, la faiblesse du dollar et les tensions géopolitiques. Le ministre saoudien a par ailleurs confirmé que Riyad allait porter à 9,7 millions de barils par jour sa production au mois de juillet.