Après trois jour de travaux, les congressistes qui ont pris part au Congrès international sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) qui s'est achevé, hier, à Alger, ont soulevé toute une série de recommandations qui seront émises au président de la République, notamment, l'élaboration d'un livre blanc professionnel qui sera une référence de travail ainsi que la création d'un haut conseil d'autorité. En effet, les participants à ce congrès ont mis en exergue le besoin d'une haute autorité à même de prendre en charge l'édification de la Société de l'information. Cette structure doit définir rapidement une doctrine, compte tenu du caractère structurant à long terme des systèmes d'information, autant pour le développement que pour la cohésion de la société, afin, ont-ils précisé, que "l'Algérie puisse s'assurer sa juste place dans la mondialisation". Par ailleurs, le livre blanc aura à définir les infrastructures technologiques à mettre en place, les moyens à réunir pour la promotion, la création et la production de contenu, les modalités et règles la collaboration et les interactions entre tous les acteurs, ainsi que la définition de la stratégie d'intégration des infrastructures informationnelles existantes. Il est à noter que ce premier congrès était une occasion pour la rencontre des forces vives en charge des TIC dans le pays et d'émettre leurs visions. Les participants ont estimé, jeudi, que "l'Algérie se trouve dans une étape charnière", a indiqué Redouane Hamaza P-DG de la société Appropriate technology transfer Inc (Altair), basée au Canada, soulignant l'"impératif" de s'engager dans la voie des TIC. Il a, par ailleurs, appelé "tous les cadres ayant à cœur le développement des TIC d'assurer à l'Algérie d'être au rendez-vous de la modernité dans les 20-25 prochaines années". D'autres intervenants ont abondé dans le même sens et ont relevé le "retard dramatique" que doit "résorber" l'Algérie dans le domaine des TIC, d'autant plus, ont-ils souligné, que l'Algérie dispose des "atouts de développement des TIC comme les ressources humaines et financières ainsi que les équipements". D'autres intervenants dans les débats ont déploré que non seulement les Algériens n'ont pas accès à la base de données mondiale, mais il faut souligner qu'ils n'ont pas, également, accès à l'information locale, ce qui met l'identité nationale en danger. En ce sens, ils ont appelé à la synergie de toutes les forces civiles, sociologues, politologues, militaires, les agents de service public et privé, outre que les spécialistes, à "s'impliquer davantage dans le domaine de la généralisation des TIC en Algérie", considérant que l'accès de l'ensemble des Algériens aux nouvelles technologies est une "impérieuse nécessité". De son côté, le directeur de la modernisation des services au ministère de la Justice, Abderrazak Henni, a mis en évidence les progrès enregistrés dans le domaine des TIC par son ministère, citant la gestion électronique des mandats d'arrêt ainsi que la carte judiciaire qui est, a-t-il dit, un "outil d'aide à la décision de planification et de développement du secteur de la justice". Il a, également, annoncé des projets consistant en la numérisation des archives historiques, de même que la numérisation des autres archives (récentes), précisant que le ministère de la Justice a commencé par la numérisation des arrêts de justice. Il est important de signaler que les participants, à l'issue de la clôture de ce congrès, ont appelé à faire des technologies de l'information et de la communication (TIC) "un levier du développement durable dans la perspective d'édifier la société de l'information, et ce, par le partage et la valorisation du savoir", ajoutant qu'il s'agit d'une "nécessité vitale qui permettra à tous d'accéder aux bienfaits des TIC et à l'amélioration de la qualité de vie". Toutefois, les intervenants ont relevé la présence d'une volonté politique et un potentiel certains qui se traduit, entre autres, par le programme des PC pour 6 millions de familles (Osratic), mais ils s'interrogent, à quel niveau se situe le blocage. Les participants ont précisé, en outre, qu'au-delà des TIC, il existe un enjeu majeur qui est celui de la mise en place d'une économie du savoir et de l'information. En ce sens, ils ont relevé des insuffisances et des dysfonctionnements à différents niveaux des acteurs impliqués dans l'élaboration des politiques et stratégies pour les TIC et pour leur mise en œuvre, ainsi qu'une implantation anarchique des TIC tant dans les entreprises que les administrations.