La hausse des prix du pétrole serait-elle due à une crise de l'offre ? C'est ce que semblent ou feignent de croire les pays riches du G8 lesquels ont appelé hier à une augmentation rapide des capacités de production du pétrole pour freiner l'envolée des cours. Ces derniers se sont, dans un communiqué, déclarés "fortement préoccupés par l'envolée des prix du pétrole, qui crée des risques pour l'économie mondiale". "Les capacités de production et de raffinage devraient être accrues à court terme", ont-ils indiqué. Ils ont aussi estimé que "des efforts supplémentaires pour améliorer l'efficience énergétique" et pour diversifier les sources d'énergie étaient nécessaires dans les grands pays consommateurs.Il faut savoir que les cours du pétrole restent fermes, au dessus des 140 dollars. Néanmoins, les causes de cette flambée sont sujet à polémique.Dans ce sens, les dirigeants du G8 se sont attelés à attribuer la hausse au seul facteur des capacités de production évitant soigneusement les questions les plus sensibles comme la spéculation pétrolière ou les subventions aux carburants.Il faut savoir que les ministres des Finances du G8 avaient chargé le Fonds monétaire international (FMI) et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) d'enquêter sur la question et de rendre leur verdict en octobre.En attendant, les dirigeants réunis à Toyako ont à peine effleuré le sujet. Ils se sont contentés de se féliciter des efforts du FMI et de l'AIE pour analyser "les facteurs réels et financiers derrière la récente envolée des prix des matières premières, du pétrole et de leur volatilité"."L'aspect le plus surprenant dans ce sommet, ce sont toutes les choses qui manquent dans le volet énergie" du communiqué, a estimé John Kirton, directeur du Groupe de recherche sur le G8 à l'université de Toronto, qui ajoute qu'"il n'y a pas la moindre référence au problème du 'subprime', qui est à l'épicentre de tout. Aucune référence non plus aux fonds spéculatifs, aux agences de notation financière ou aux produits dérivés".Il faut savoir que notre ministre de l'Energie et des Mines et président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, M. Chakib Khelil, a toujours mis en cause la crise des subprimes qui a conduit à la dévaluation du dollar. Il estime que la hausse des prix du pétrole est directement liée à la chute de la monnaie américaine. Le président de l'Opep a également indiqué que " les prix du pétrole connaîtront une nouvelle hausse dans les semaines à venir. Il nous faut suivre l'évolution du dollar, car une baisse de 1% du dollar signifie 4 dollars de plus dans le prix du pétrole". Il a aussi mis en cause, d'autres facteurs contribuant à la hausse des prix comme les tensions géopolitiques et la spéculation. En tout état de cause le président de l'Opep estime que cette flambée des prix ne sert ni les intérêts des consommateurs ni ceux des producteurs.