A trois jours de l'ouverture du sommet de Paris devant donner naissance, officiellement, au nouveau projet de regroupement régional, défendu énergiquement par le président français, Nicolas Sarkozy, depuis son arrivée à la magistrature suprême française, l'Union pour la Méditerranée vient de faire objet d'une étude minutieuse réalisée par l'Institut européen de la Méditerranée (IEMed). D'emblée, l'analyse fait ressortir que l'UPM se veut un projet qui relancera le processus de Barcelone qui a été qualifié d'«inaccompli». «L'adjectif inaccompli convient bien au processus de Barcelone, en particulier sur le plan économique», est-il souligné avant d'ajouter que «des progrès ont été réalisés, mais sans véritable rupture. Alors que le reste du monde évolue très vite, la Méditerranée semble tarder à sortir d'une certaine léthargie». Du point de vue global, l'étude en question fait ressortir, après avoir examiné tous les paramètres du climat d'affaires dans la région, que la rive sud de la Méditerranée est en passe de renouer avec l'attractivité. «Les investissements directs étrangers (IDE) sont censés apporter une injection de capital productif (que les États sud-méditerranéens, englués dans le rattrapage nécessaire des infrastructures, sont rarement en mesure de fournir), un savoir-faire technologique et des méthodes de management, et surtout la création d'emplois de bon niveau dans la sphère compétitive», est-il mentionné. Pour cela, il est bien question d'une stratégie d'entreprise efficace dans les pays de la région. C'est ainsi qu'il a été fait état d'une nette accélération des IDE vers Meda depuis 1995, au lancement de Barcelone. Pour lisser les résultats, les IDE sont cumulés par période de cinq années. Le flux entre 2001 et 2005 a atteint les 76,5 milliards de dollars (environ 15 milliards par an, doublement par rapport à la période antérieure) et celui de la période suivante (2006-2010) a atteint, en juin 2008, environ 140 milliards de dollars. D'une façon générale, la part des IDE mondiaux ayant pris la destination des pays de la région Meda a atteint un taux global de 4,5% en 2006, alors qu'ils avaient été stagnés entre 0,7 % et 1,6 % de 1987 à 2002, avant de remonter à 3,3 % en 2005. Par secteur d'activité, les projets d'IDE réalisés dans le domaine énergétique enregistrent le taux le plus important, avec 84 projets, le secteur des banques et assurances vient en deuxième position, suivi du BTPH (bâtiment et travaux publics) et les télécommunications. En outre, pour que la réussite de l'UPM soit assurée, il a été recommandé de «libérer l'énergie de l'entreprise et en particulier des PME. La création des emplois nécessaires passe surtout par les PME et microentreprises et donc par des millions de décisions individuelles», «s'appuyer sur des projets mobilisateurs. Pour remettre de l'enthousiasme dans le moteur et illustrer ce que peut être un grand dessein régional, des projets transméditerranéens sont indispensables», «redonner la place à l'initiative publique. C'est clairement ce que permettrait une banque de développement, avec une logique d'intervention transversale et à moyen terme, logique qui n'existe ni dans les 800 projets annuels d'IDE ni dans la centaine de fonds d'investissement sur Meda».