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Duel au sommet
PARIS - BRUXELLES
Publié dans L'Expression le 13 - 07 - 2008

Bruxelles et Paris s'affrontent ouvertement pour la gestion de la future UPM.
«Je remettrai la France au coeur de l'Europe» lançait le président français, Nicolas Sarkozy, pendant sa campagne électorale de 2007. Les jours qui ont suivi son accession à la magistrature suprême, Nicolas Sarkozy bousculait quelques us et coutumes qui prévalaient jusqu'alors dans le fonctionnement des institutions européennes.
Il n'a pas hésité, par exemple, à faire «irruption» à Bruxelles, en plein conseil des ministres des Finances, pour appuyer la demande de son ministre à reporter d'une année le respect par la France du seuil toléré par Bruxelles dans les déficits publics. Sarkozy veut être libre de gérer son pays sans les contraintes économiques votées par les 27 de l'UE.
Il fait de même pour revendiquer une TVA à 5% pour le secteur de la restauration. Sur le plan politique, Sarkozy déclare ouvertement qu'il s'opposera à l'entrée de la Turquie dans l'Union, alors que les 27 pays, y compris la France, sous le président Jacques Chirac, avaient donné mandat à la Commission pour l'ouverture des négociations avec le voisin turc. A chaque fois, Bruxelles rappelait le président français aux engagements de son pays, plus, infligeait des amendes à la France.
Ce ne sont là, que quelques exemples des relations tumultueuses que la France de Sarkozy entretient avec le mode de fonctionnement des institutions de l'UE. Et le projet de l'UPM n'échappe pas à cette logique. Il y a un vrai «affrontement» entre Bruxelles et Paris sur le comment et le combien de l'UPM, sans oublier la tentation de contrôler le centre du pouvoir de décision.
Rappelons-nous, en octobre 2007, Sarkozy énonce officiellement son projet dit «Union méditerranéenne». Immédiatement, l'Allemagne,par la voix de sa chancelière Angela Merkel, oppose un «niet» catégorique.
L'Allemagne ne faisait que reprendre l'opposition de la Commission européenne. Après négociations, le consensus se fait pour changer l'Union pour la Méditerranée en UPM. La différence est d'importance.
Elle permet à la Commission de reprendre, au nom des 27 membres, la barre des opérations. Que faire du processus de Barcelone? Simple, ce dernier étant dans un état comateux, voilà l'occasion pour le réveiller. On intègre l'UPM dans le processus de Barcelone. L'argument est d'ordre financier, puisque le budget général du processus Euro Med est déjà fixé jusqu'en 2013.
Bruxelles déclare qu'il ne mettra pas un euro de plus dans l'UPM. Sarkozy déclare alors, que «pour les projets spécifiques de l'UPM, nous ferons appel à des capitaux privés». Bruxelles sait que «celui qui paie les musiciens, accorde la musique».
Ainsi, à la proposition de Paris d'une coprésidence de l'UPM, Bruxelles dit oui, à condition que ce ne soit pas la France qui coprésidera avec un pays du Sud, car les dispositions du traité de Lisbonne attribuent la représentation extérieure au futur président de l'UE, au ministre des AE de l'Union etc.
Il en est de même pour les sièges des secrétariats de l'UPM. Nicolas Sarkozy avait laissé entendre son souhait pour Marseille et le Caire. Bruxelles dit oui, mais avec un siège principal à Bruxelles.
Car, il faut utiliser tous les rouages et compétences de Bruxelles qui s'occupent encore du suivi du processus de Barcelone. Enfin, pour l'identification des premiers projets de l'UPM, là encore Bruxelles ressort ses priorités.
Il s'agit de l'énergie, la pollution de la Méditerranée, la lutte contre la criminalité et le terrorisme, l'échange dans l'éducation et la formation...Pressé par les délais et les hésitations de quelques pays du Sud, Paris dit oui. Et c'est ce qui est discuté aujourd'hui au Sommet de Paris. Beaucoup d'adversaires du président français estiment qu'il a perdu son pari de reconquérir l'Europe à la «sauce» française. Il y a certainement de cela.
Pourtant, Nicolas Sarkozy a gagné, en l'espace d'une année, un trophée très envié de tous les hommes de pouvoir de par le monde: il est le centre des débats.
Réunir 43 chefs d'Etat et de gouvernement chez lui, à Paris, autour d'un projet dont tout le monde parle et personne ne sait où cela va aboutir dans les faits, est en soi un exploit.
Alors peu importe que ce soit Paris ou Bruxelles qui tiendra le gouvernail de la future UPM, l'important c'est que Sarkozy apparaît comme l'homme qui a réveillé l'UE et ressuscité Barcelone. Même pour un jour.


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