L'ouverture de l'économie algérienne à la logique du marché, et la prochaine adhésion à l'OMC, obligent l'Algérie à s'intégrer aux nouvelles donnes qu'impose la mondialisation. Notre pays n'est pas épargné par les changements qui touchent les secteurs commercial et économique au niveau mondial. La multiplication des échanges conduit à plus d'efficacité dans les flux de marchandises et d'informations entre les entreprises. Aussi, la nécessité de réguler l'activité commerciale impose la mise en place d'un système de traçabilité efficace. Contrairement à nos voisins tunisiens ou marocains qui disposent d'une législation spécifique en la matière, l'Algérie reste le seul pays arabe qui n'impose pas aux PME de mettre en place un système de traçabilité en apposant un code à barres sur leurs produits, ce qui rend inefficace toute tentative de lutte contre la contrefaçon et menace de fait la santé publique. Chose qui est regrettable. Donc, "il est impératif de mettre en œuvre une loi qui oblige les entreprises à mettre en place de nouveaux standards d'un système de traçabilité qu'est l'utilisation des codes à barres afin d'identifier l'authenticité des produits qu'elles exportent vers le marché mondial ou qu'elles importent afin de lutter contre la contrefaçon", a estimé, hier, M. Halim Recham, président de GS1 Algeria. S'exprimant lors d'une rencontre maghrébine sur la traçabilité dans le secteur de la santé et les nouvelles technologies de marquage des produits pharmaceutiques, organisée à l'hôtel El Aurassi, en présence des représentants venus de Belgique, de Tunisie, du Maroc et Libye, le conférencier a déploré l'absence d'institutions qui puissent lire les systèmes de codification en Algérie.Il faut savoir que GS1 Algeria est le fournisseur officiel des numéros de codes à barres en Algérie. Cette association propose plusieurs services pour une utilisation optimale des standards GS1 par ses adhérents. Le code à barres de GS1 identifie les articles dans la chaîne d'approvisionnement et est utilisé dans tous les secteurs d'application comprenant les distributeurs et les fabricants. GS1 assure que les nombres des codes à barres qui sont délivrés sont uniques et sont enregistrés dans la base de données mondiale de GS1. Le produit algérien comporte le code 613, les quatre chiffres qui suivent sont ceux de l'entreprise et le dernier est la clé. La taille de ce dernier est de1cm et peut comporter plus de 2300 caractères (date, lieu, région, pays..). Le système de traçabilité est un enjeu incontournable pour les entreprises ou les PME qui doivent mettre en place des systèmes performants pour retirer efficacement les produits défectueux. Ceci dit, adopter un standard c'est se mettre d'accord sur une norme commune. Pour ce faire, GS1 Algeria aide les entreprises à avoir un code à barres afin de protéger leurs marques de la contrefaçon. Selon les dernières statistiques, les produits contrefaits représentent 10 % des produits mis sur le marché au niveau mondial. Les produits pharmaceutiques sont les plus touchés car ce pourcentage atteint les 6%. L'obligation de traçabilité dans le domaine pharmaceutique passe aujourd'hui par de nouvelles technologies d'identification imposées par les législations européenne et américaine. Les produits doivent posséder un historique (date, lieu, etc.) et un code de conformité BPF (Bonne pratiques de fabrication). En Algérie, le marché des médicaments est approvisionné par quelque 45 fabricants qui produisent 250 millions d'unités de ventes. Ainsi, la contrefaçon des médicaments sur le net a causé des pertes estimées à 32 milliards de dollars en Amérique, alors qu'en Europe celle-ci a coûté quelque 4,5 milliards d'euros. En tête des produits contrefaits le "Viagra". Un groupement pharmaceutique international s'est donc engagé et a décidé de mettre fin aux contraintes réglementaires et à la contrefaçon dans le domaine, par l'exigence pour les produits pharmaceutiques de l'utilisation du système "2D DataMatrixe", qui est un nouvel outil de traçabilité dédié au secteur médical, et qui va être par la suite obligatoire dans le marché mondial en 2011. En revanche, cet outil est opérationnel en Algérie. D'ailleurs, le groupe Saidal l'utilise actuellement en exclusivité. Pour rappel, GS1 Algeria est une association non gouvernementale, à but non lucratif fondée en 1994 à l'initiative du ministère du Commerce et d'entreprises algériennes publiques et privées de différents secteurs d'activité. Elle est devenue officiellement membre de GS1 International en 1995. Son but est le développement et la promotion des standards en matière d'identification automatique et de communication des standards GS1 et leur généralisation dans la pratique du commerce en Algérie et ce, dans le but de rendre plus efficaces les flux de marchandises et d'informations entre les entreprises. GS1 Algeria détient l'exclusivité de l'administration des standards GS1 en Algérie. Elle regroupe en son sein 2000 entreprises et organismes de différents secteurs d'activité (production, distribution, services…).