Le Maghreb : Stratégica a noué un partenariat avec la banque allemande Deutsch Bank. Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste ce partenariat ? Hachemi Siagh : la Deutsch Bank n'est pas agréée. Elle effectue donc des opérations de conseil en partenariat avec Stratégica. Ces opérations ne sont pas régulées par la Banque d'Algérie. On travaille sur le conseil financier en levée de fonds, le conseil en fusion-acquisition, les conseils en IPO, c'est-à-dire les inscriptions en Bourse. Ce ne sont pas des activités d'intermédiation. Nous attendons l'agrément de la Banque d'Algérie pour effectuer des activités d'intermédiation et travailler sur le marché en tant que banque d'affaires. Pour l'instant, notre activité se limite au conseil sur les marchés financiers. Il faut dire néanmoins que le marché financier algérien n'est pas très dynamique… Le marché financier englobe plusieurs piliers : celui des actions, celui des dettes (emprunts obligataires), et le pilier hypothécaire. Pour le moment, seul le pilier obligataire s'est développé et dans lequel on a réussi à lever 3 milliards de dollars d'obligations avec trois opérations inscrites à la Bourse et une quatrième qui arrive, celle de la Sonelgaz. C'est fiable.Le pilier actions est en retard. Il n'y a que deux actions qui sont inscrites à la Bourse. Mais je crois que dans un proche avenir, cela va se développer. On travaille là-dessus et notre objectif est de développer le pilier actions. La Bourse a eu une mauvaise presse dans le passé, mais le temps est venu de changer tout cela. Il y a eu des réunions de haut niveau à la Cosob et à l'Abef. Je pense que l'année 2009 sera emprunte de grands changements. Vous êtes l'un des défenseurs de la création d'un fonds souverain en Algérie. Que pensez-vous des arguments avancés jusqu'à présent par les pouvoirs publics ? J'estime que je ne suis pas en porte-à-faux avec les réponses des pouvoirs publics. On parle le même langage, mais on utilise des termes différents. Je défends l'idée de création d'un fonds souverain de développement national. On a investi dans l'infrastructure. Maintenant, il est temps de développer des champions nationaux. Si on évoque des entreprises d'envergure en Algérie, on ne parlera que de Cevital. Il faut aider à l'émergence de champions nationaux qui vont négocier des partenariats avec les grandes entreprises, notamment allemandes. J'estime qu'il faut créer un fonds souverain de développement national qui servira, en premier lieu, à développer les champions et accompagner Sonatrach dans sa stratégie d'internationalisation. Propos recueillis par Isma B.