Deutsche Bank et Stratégica sont les conseillers de la banque française, le Crédit Agricole qui est en lice dans la privatisation du CPA. «La privatisation du CPA, lorsqu'elle sera réalisée, enverra un grand message aux marchés mondiaux». C'est en ces propos que s'est exprimé, hier, le vice-président du groupe Deutsche Bank, Caio Koch-Weser, sur la privatisation du Crédit populaire algérien (CPA). Lors d'une conférence de presse animée à Alger portant sur les projets d'implantation du groupe Deutsche Bank en Algérie, M.Koch-Weser dira que son groupe suit avec intérêt la privatisation du CPA. D'ailleurs, il a annoncé que Deutsche Bank et Stratégica sont les conseillers de la banque française, le Crédit Agricole. Cette banque a manifesté, faut-il le souligner, son intérêt à la privatisation du CPA. Selon M. Koch-Weser, Crédit Agricole est en train de préparer une offre selon les conditions de l'appel d'offres lancé par le ministère des Finances. La privatisation du CPA a fait couler beaucoup d'encre. Huit banques étrangères, au total y avaient manifesté leur intérêt, selon les représentants du ministère des Finances. D'après M.Mohamed Gharnaout, ancien directeur à la Banque d'Algérie et commissaire aux comptes, il y a une seule banque seulement qui est intéressée à cette opération. Il s'agit, selon lui, de la Calyon Banque, issue d'une fusion entre le Crédit Agricole et le Crédit Lyonnais. Selon M.Gharnaout, l'acheteur ne pourra proposer que 150 millions de dollars alors que le gouvernement table sur 3 milliards de dollars. Pour l'aboutissement de cette opération, le commissaire aux comptes explique que le Trésor public va être obligé de racheter ces créances du CPA qui sont estimées à 1,5 milliard de dollars. Par ailleurs, évoquant la situation économique de notre pays, le vice-président du groupe Deutsche Bank s'est dit confiant. Il l'a qualifiée de stable avec une politique monétaire nouvelle très réussie. Il a évoqué, dans ce sens, le programme de privatisation. «Les mutations maîtrisées, en particulier la vaste réforme du secteur financier, ont convaincu Deutsche Bank de la nécessité de s'engager dans la durée en Algérie», a-t-il indiqué. Pour sa part, l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, M.Johannes Westerhoff, a déclaré qu'un pays qui veut développer son économie a besoin des banques internationales. «L'Algérie ne reçoit pas la part du gâteau qui lui revient par rapport à l'investissement direct étranger», a-t-il soulevé. S'agissant de l'implantation du groupe Deutsche Bank en Algérie, celle-ci se concrétise par un partenariat avec Stratégica (société de conseil financier algérienne créée en 2002) dont la Deutsche Bank a acquis 51% du capital. Dans le même temps, Deutsche Bank a créé une filiale de droit algérien, Deutsche Securities Algéria. Celle-ci va solliciter les licences appropriées à son programme de développement auprès de la Banque d'Algérie et de la Commission de surveillance des opérations de Bourse. M.Koch-Weser a annoncé qu'il allait rencontrer, hier soir, un certain nombre de responsables, dont le ministre de l'Energie et des Mines, le gouverneur de la Banque d'Algérie et le président-directeur général de Sonatrach. Le groupe Deutsche Bank espère devenir la banque accompagnatrice de Sonatrach. Deutsche Bank a décidé donc, d'implanter à Alger ses activités pour l'ensemble du Maghreb. Son ambition est de créer une véritable banque d'affaires pour accompagner les entreprises. Elle s'engage aussi dans différentes formes de coopération avec les institutions financières locales et les banques commerciales algériennes.